Souvent présenté comme un président qui n’a aucune autorité sur son entourage, Faure Gnassingbé s’affirme et surprend son monde. Petit à petit, il est en train de démembrer le puissant clan et la bourgeoisie financière qui gravitent autour de lui.
 
Caricature : Donisen Donald / Liberté
Caricature : Donisen Donald / Liberté


Le premier à faire les frais, est son jeune frère Kpatcha Gnassingbé qui l’avait pourtant aidé à usurper le pouvoir en février 2005 à la suite de ce qu’on avait appelé « la catastrophe nationale ». Surnommé « Vice-président de la République », Kpatcha Gnassingbé qui occupait le stratégique portefeuille du ministère de la Défense et des Anciens combattants, n’hésitait pas à parader aux côtés de son frère de président aux premières de leur gloire. Mais la lune de miel ne sera que de courte durée. Prenait-il trop d’influence ? Nourrissait-il trop d’ambition ? Toujours est-il que Kpatcha Gnassingbé qu’on disait avoir de nombreux soutiens parmi les officiers de l’armée, est accusé d’être le cerveau d’une ténébreuse affaire de tentative d’atteinte à sûreté de l’Etat et se voit coller une lourde peine d’emprisonnement (20 ans) à la suite d’un procès expéditif.
 
Le second à passer à la trappe est l’ancien puissant ministre de l’Administration territoriale et faiseur de roi, Pascal Akoussoulèlou Bodjona. L’ancien bras droit de Faure Gnassingbé était dans le collimateur du pouvoir en raison de sa proximité avec l’homme d’affaires togolais Sow Bertin Agba, PDG de la société de sécurité Optimal Protection Service (OPS). De plus, son ascension dans les cercles du pouvoir était très mal vue. Accusé dans une affaire dite d’« escroquerie internationale », il a passé plusieurs mois derrière les barreaux avant de recouvrer la liberté. Il vit désormais reclus dans sa cossue villa à Cacaveli.
 
Fin 2013, ce fut le tour du tout-puissant ministre de la « Shékirité » Mohamed Atcha Titikpina qui faisait la pluie et le beau temps, d’être déchu. D’abord écarté du gouvernement, ce « sécurocrate » de Faure Gnassingbé a été évincé de son poste de chef d’état-major des Forces Armées Togolaises (FAT) parce qu’il a été soupçonné de vouloir instaurer un régime militaire radical au Togo. Comme Atcha Titikpina, des officiers qui l’avaient installé au pouvoir en 2005, ont été poussés vers la porte de sortie du palais.
 
L’ancienne puissante dame des Impôts et conseillère financière de Faure Gnassingbé, Ingrid Awadé, est également sortie du premier cercle présidentiel. Contestée par les thuriféraires du régime, elle a été larguée à la Direction à l’organisation du secteur informel. La « dame de fer » n’est plus aussi influente au palais comme elle l’était quand elle occupait la tête des Impôts. Elle est supplantée par d’autres égéries de la République.
 
Aujourd’hui, c’est l’inoxydable ministre de l’Economie, des Finances et de la Planification du développement, Adji Otèth Ayassor qui est sauté du gouvernement à la surprise générale. Echec et mât pour « Monsieur Commissions » qui, pendant une dizaine d’années, s’est bâti un empire financier.
 
Un à un, Faure Gnassingbé est en train de neutraliser tous ceux qui peuvent contrecarrer son ambition de régner indéfiniment à la tête du Togo. Il veut rester le seul maître à bord. Il semble qu’Adji Otèth Ayassor ne serait pas le seul sur la liste rouge de Faure Gnassingbé. Il se raconte que d’autres grosses surprises sont attendues. A qui le tour ?
 
Source : Médard Amétépé, Liberté
 

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