La descente aux enfers continue pour le CHU Sylvanus Olympio. Et le comble est atteint avec une nouvelle technique de tous les risques sortie du laboratoire du Prof. Moustapha Mijiyawa, ministre de la Santé. Depuis quelque temps, il a été confirmé la rupture pour plus de six semaines du stock de l’ éphédrine, un médicament essentiellement utilisé dans l’anesthésie locorégionale pratiquée au cours de la césarienne et des opérations chirurgicales.
 
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A l’issue d’une réunion d’urgence tenue au ministère de la Santé, il y a quelques jours, il est demandé aux médecins anesthésistes d’utiliser comme alternative un autre produit, notamment l’adrénaline. Une technique inhabituelle qui comporte beaucoup de risques pour les malades et les femmes à césariser, a expliqué une source médicale. Deux anesthésistes qui,eux-mêmes, ne s’y connaissent pas, ont été dépêchés, un à Lomé et l’autre à Kara, pour former leurs collègues sur la nouvelle « découverte » de Mijiyawa qu’eux-mêmes ne maîtrisent pas. Selon les médecins, l’utilisation de l’adrénaline est « beaucoup plus compliquée ».
 
« Au cours de cette réunion, il a été annoncé que le Togo ne disposera plus de ce médicament qui sert à l’anesthésie locorégionale des patients. La pénurie va durer au moins six semaines. Une période au cours de laquelle toutes les opérations se feront sous anesthésie générale avec ses risques pour l’enfant et la mère en cas de césarienne. Maintenant, le ministre demande qu’à la place de l’ éphédrine, on utilise l’adrénaline. Avec ce médicament, les risques de décès seront plus élevés et il faut avoir une parfaite maîtrise de son utilisation. C’est comme ça que les autorités mettent la vie des populations en danger. Elles nous demandent de faire comme il y a 20 ans ou 30 ans. L’adrénaline n’est utilisée que dans les cas extrêmes. Surtout quand il y a arrêt cardiaque, quand le cœur s’arrête de fonctionner. C’est trop puissant. Maintenant, on veut l’utiliser en cas de césarienne, même celle qui ne s’avère pas compliquée », peste un praticien hospitalier. « Ce n’est pas pour faire peur, mais attention à vos femmes que vous allez envoyer à l’hôpital pour la césarienne », alerte une source.
 
Outre les compétences requises et la volonté des médecins de sauver des vies humaines, au CHU SO, en ce qui concerne les infrastructures modernes et le plateau, c’est-à-dire les équipements adéquats, visiblement, tout manque, finalement. La radiologie ne fonctionne plus, impossible de faire de l’échographie. Au service d’urgence chirurgicale, aucun appareil de surveillance des patients n’est fonctionnel.
 
Il n’y a qu’un seul brassard à tension manuel baladé de malade en malade, avec les risques de contamination. On note aussi l’absence « inadmissible » d’oxygène et de matériel pour faire face aux saignements. Les urgences chirurgicales ne disposent pas d’aspirateur. Sur 10 respirateurs, seuls 4 sont fonctionnels. C’est dire que le CHU SO est un véritable mouroir.
 
Source : PCK, L’Alternative No. 545 du 12 août 2016
 

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