Le Togolais est trop mauvais. « Dépérégrination », c’est la jolie expression qu’ils ont collé au changement de nom de l’hôpital Saint Pérégrin qui devient « DogtaLafiè », c’est-à-dire hôpital de santé en langue locale. Comme s’il existait aussi un « hôpital de maladie » aussi.

Semblerait-il que c’est le nom Saint Pérégrin qui porte la poisse à cet hôpital ultramoderne dont les travaux peinent à s’achever depuis trois (03) ans alors que le joyau est censé être livré depuis deux ans déjà, en juillet 2020.

Pourtant que de bien n’avait-on pas dit à l’époque sur cette fameuse appellation « Saint Pérégrin » qui fait référence à Pérégrin Laziosi, un religieux servite italien, canonisé par le Pape Benoît XIII qui le déclare patron des malades qui souffrent de maladies incurables. On raconte qu’à l’âge de 60 ans, Pérégrin Laziosi est atteint d’une maladie incurable à une jambe.

La veille de l’amputation, il descend à la salle du chapitre et va prier devant une fresque de Jésus Crucifié. Sa grande fatigue l’endort… dans un songe, Jésus se détache de la Croix, se penche sur lui et guérit sa jambe malade. Il se réveille en sursaut et constate que la douleur est disparue…

Avec la nouvelle dénomination, on espère que les travaux vont atteindre leur vitesse de croisière et que l’hôpital sera inauguré avant la fin de cette année. Chez les voisins de l’ouest et de l’est, ils ont aussi réalisé ou réalisent des projets similaires. Il y a 5 ans, le Ghana avait inauguré le centre médical universitaire moderne de Legon à Accra considéré comme le plus grand hôpital en Afrique de l’Ouest, avec une capacité de 650 lits.

Coût des travaux, 217 millions de dollars, soit environ 109 milliards de FCFA. La deuxième phase du projet a été lancée vendredi 17 juin 2022 par Nana Akufo-Addo. Elle comprend l’ajout de 400 lits, d’une morgue communautaire moderne, des centres de soins cardiaques, de cancers et de réadaptation, d’une unité de dialyse, etc.Au Bénin également, un centre hospitalier et universitaire de référence est en construction à Abomey-Calavi.

D’un coût total de 116 milliards de FCFA, ce projet fera du Bénin « le hub en matière de soins de santé de qualité avec des équipements de pointe ». Avec les 17 milliards de FCFA que coûte l’hôpital Saint Pérégrin ou « Dogta Lafiè » qu’on peine à terminer, on peut se faire une idée de l’ambition nourrie des trois pays voisins…

Quotidien Liberté