commercantes_ministere_commerce
 
L’incendie qui, il y a deux jours, a réduit en cendres l’espace siège du Grand Marché de Lomé causant d’énormes dégâts matériels, n’a sûrement pas finie de faire parler de lui. Ce lundi, c’est une foule de femmes en colère qui a convergé vers le Ministère du Commerce et de la promotion du Secteur Privé.
 
Il sonnait un peu moins de 9 heures ce lundi matin, quand une impressionnante foule composée essentiellement de femmes a débarqué devant les locaux du Ministère du Commerce situés à quelques encablures du Grand Marché de Lomé, d’où elles sont parties. Armés de bidons et de casseroles sur lesquels elles tapaient, elles manifestaient ainsi leur colère contre ce qu’elles appellent le « mutisme des autorités face à leur malheur ». Arrivées sur les lieux, elles pénètrent aussitôt dans les locaux du Ministère et réclament que le ministre de tutelle sorte de son bureau pour les rencontrer. Certaines de ces femmes prennent possession du rond-point en face du Ministère. Assises à même l’asphalte, elles attachent une corde à un feu rouge et à un panneau de signalisation, bloquant ainsi l’accès. Les conducteurs de taxi et autres usagers, qui essaient de forcer le passage, sont pris à partie, asperger d’eau ou tout simplement roués de coups.
 
La colère est à son comble et les « manifestantes du grand-marché » ne mâchent pas leurs mots. « Nous sommes en proie à une vive douleur, nous avons tout perdu, il ne nous reste plus rien. Nous voulons que le ministre nous parle, que le président de la république nos parle, qu’ils nous disent concrètement ce qu’ils vont faire pour nous dédommager. On ne veut pas s’en tenir qu’à des paroles, on veut des actes ». Les protestations portent également sur l’audience accordée par Faure Gnassingbé à une délégation de femmes du marché au lendemain de l’incendie. Une certaine Mme Crepy aurait déclaré au sortir de la rencontre avoir été apaisée par le président. « Si cette femme a été apaisée, nous nous ne le sommes pas encore. Nous seront ici, et lorsqu’il s’agira de dédommagement, ce sont ces femmes-là qui seront servis et nous nous passeront à la trappe. On veut que Faure lui-même fasse une déclaration pour nous dire ce qu’il va faire pour toutes les victimes. Sinon nous marcherons jusqu’à la Présidence pour lui crier dessus » nous confie une femme qui dit n’être plus capable de manger depuis que le drame s’est produit.
 
Pour le moment, c’est la Ministre du commerce qui est réclamé à grand renfort de bruits de casseroles et de bidons. C’est finalement son directeur de Cabinet qui va u devant des femmes pour leur parler. Il leur sert le discours habituelle « le président de la République est aussi touché que vous par ce qui s’est passé au grand-marché, il est de cœur avec vous et prend des dispositions pour que la situation soit réglée. C’est toute l’économie du pays qui est touché et nous comprenons votre colère. Un comité de crise a été mis en place pour réfléchir et trouver des solutions. Le gouvernement est à vos côtés et c’est ensemble qu’on va relever ce défi et retrouver le grand-marché de Lomé » a laissé entendre Ouro-Sama Mohamed Sad. Ce à quoi Mme Fofana, l’une des victimes des flammes lui rétorque « Nous voulons de vrais paroles. Il ne suffit pas de dire et ne rien faire. Dans ce pays, on sait comment ça marche. On fait des promesses qu’on ne réalise jamais. Il faut dire à Faure qu’on veut l’entendre lui-même. Qu’il nous dise quelque chose, on veut l’entendre. N’est-ce pas comme ça qu’on dirige un pays. Qu’il nous parle » lui a-t-elle répondu.
 
Il faudra que M. Ouro-Sama Mohamed fasse une seconde sortie aux environs de 11 heures pour qu’enfin les femmes se résolvent à quitter les lieux. Un retour au grand-marché qui ne sait pas fait en toute tranquillité. Sur leur passage, elles prennent à partie, leurs autres collègues du marché qui ont ouvert leurs boutiques et les obligent à les fermer. « C’est vous qui savez chercher de l’argent ou bien ? Le feu viendra aussi consumer vos marchandises. Vous vos n’êtes pas concernés par ce qui se passe ? Nous reviendrons tous les jours. » menacent-elles en renversant au passage, quelques étals. Elles se regroupent finalement au sein de la Cathédrale du grand marché où elles attendront en vain, la directrice de l’EPAM, qui était les y retrouver pour s’entretenir avec elles. Jusqu’aux environs de 13 heures où nous quittions les lieux, elles étaient toujours à la cathédrale où elles continuaient à ruminer leur colère et à vouer à toutes les gémonies les tenants du pouvoir. Ces derniers sont accusés de n’avoir pas mis sous surveillance le marché de Lomé après l’incendie de celui de Kara et de laisser dans le dénuement total les services de sapeurs pompiers du pays, incapables d maitriser le feu dans la nuit de vendredi à samedi.
 
koaci
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here