Extrait de La Une de l’Alternative
Extrait de La Une de l’Alternative


Dans la nuit du mardi à mercredi de la semaine dernière, de « curieux » voleurs ont cambriolés le Secrétariat Général du Gouvernement situé dans la zone ultra protégée de la Cité OUA qui abrite la Primature, ses annexes, la Cour constitutionnelle, le ministère de la Défense, les ambassades, etc. Le siège du Secrétariat Général du Gouvernement est protégé 24h/ 24 par des soldats. Mais ce dispositif n’a pas dissuadé ces curieux cambrioleurs dont l’audace et le mode opératoire suffisent à renseigner sur leurs profils et les motivations.
 
Selon plusieurs sources, après avoir tenu en respect les soldats en faction, les cambrioleurs ont investi le bâtiment, défoncé les portes et passé au peigne fin les bureaux du Secrétaire Général du Gouvernement, Monsieur Palouki Massina, les bureaux des responsables de délivrance des ordres de mission officiels.
 
Des documents, des ordinateurs, des tablettes, etc. ont été emportés. Le lendemain, la police criminelle s’est rendue sur les lieux pour faire le constat et prélever des empreintes comme on peut le constater sur la photo. Après plusieurs tentatives infructueuses, la Rédaction a réussi à joindre par sms le Secrétaire Général du Gouvernement, Monsieur Palouki Massina qui a confirmé le cambriolage en ces termes : « Bonjour, je ne suis pas à Lomé. Mais il y a bien eu cambriolage au SGG ( Ndlr, Secrétariat Général du Gouvernement). Pour avoir des détails, prière prendre contact avec MM. Essoh ou Ahondo. Bonne journée ». La rédaction a ensuite joint monsieur Essoh au téléphone qui s’est immédiatement enflammé, comme si on venait lui demander des comptes sur la gestion du champ de mil ou de sorgho de son père. « Ne vous mêlez –pas dedans », a-t-il lancé à notre figure avant de raccrocher sans ménagement. C’est tout de même triste, la conception que certains individus de l’administration ont du service public.
 
Revenons aux faits, c’est inimaginable que des malfrats ordinaires puissent investir cette zone ultra sécurisée, tenir en respect les soldats en faction et opérer en toute tranquillité. On peut sans grande imagination deviner le profil de ces fameux cambrioleurs qui devraient être certainement à la recherche de documents sensibles. En 50 ans de règne, le système qui régente le Togo d’une main de fer s’est mué en une mafia redoutable à l’image de la Cosa Nostra avec plusieurs factions qui s’affrontent, parfois avec des armes non conventionnelles.
 
Le cambriolage osé du Secrétariat Général du Gouvernement avec vol de matériels informatiques et de dossiers s’inscrit dans cette logique. Y a-t-il des dossiers en instance d’introduction en Conseil des ministres que certains dans l’ombre ont intérêt à faire disparaître ? On ne le saura jamais puisqu’au Togo, les enquêtes ouvertes n’ont jamais connu de suite. Le phénomène n’est pas nouveau.
 
Plusieurs institutions de l’Etat ont été victimes de ces cambriolages peu ordinaires. Les bureaux du Procureur, de certains juges d’instruction, ou ministres encore en fonction ont été visités. Si ce ne sont pas ces curieux cambriolages, ce sont des incendies bizarres qui emportent des dossiers sensibles à la justice ou dans certaines banques d’Etat de la place. A cette allure, il ne serait pas étonnant d’apprendre un matin que la Présidence a été cambriolée ou que la Gendarmerie nationale a été victime des malfrats qui auraient emporté des dossiers d’une enquête sensible en cours.
 
Au Togo, rien ne semble dissuader certains lorsqu’il s’agit de leurs intérêts au sommet de l’Etat. Tout à l’air d’un Etat voyou avec des méthodes dignes d’Al Capone.
 
Source : Ferdi-Nando, L’Alternative No. 572 du 22 Novembre 2016
 

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