Déjà décriée, la gouvernance de Faure Gnassingbé l’est encore plus ces derniers temps avec des comportements peu orthodoxes de certains de son entourage. Ceux-ci ont démontré leur incompétence à travers la gestion approximative de leur portefeuille. Certains se distinguent plus dans des dossiers sombres, ce qui écorne davantage l’image du chef de l’Etat qui a proclamé urbi et orbi qu’une minorité a accaparé les richesses du pays. Après l’organisation de la conférence sur la sécurité maritime qui a occulté beaucoup de dossiers, mais également révélé le niveau d’incompétence de certains cadres, il nous revient que les prochains jours vont être mouvementés. Certains cadres du pouvoir risquent en effet de perdre leur poste. Komi Klassou, bientôt ex-PM ?
Komi Selom Klassou, l’actuel Premier ministre du depuis sa nomination à la tête du gouvernement a étalé au grand jour ses limites. Difficile de le noter par rapport à ses prises d’initiatives et à sa capacité à conduire l’action du gouvernement. Il n’aura passé son temps au premier ministère qu’à présider l’ouverture officielle de certaines rencontres. Ce dernier n’apporte vraisemblablement rien dans la gestion des affaires de l’Etat. De surcroît, il donne l’impression de quelqu’un qui ne maîtrise aucun dossier du pays, en témoigne sa sortie calamiteuse sur certains médias internationaux en marge du sommet sur la sécurité maritime. Dans un style approximatif, le premier ministre a étalé à la face du monde entier tout le mal qu’on pensait de lui. De divagation en fuite en avant, il était même la risée des journalistes sur le plateau. Dans une de ses envolées lyriques, Komi Klassou s’est complètement mélangé les pédales, n’arrivant pas à définir le HCRRUN dont il avait pourtant ouvert les travaux.
« Dans ce pays, certains reprochent à la sécurité sociale sur place de ne prendre en compte que les fonctionnaires. Quid de ceux qui ne sont pas fonctionnaires, des autres secteurs, du privé ? ». Voilà une question posée par un journaliste au cours de l’émission au Premier ministre, et sa réponse laisse à désirer : « Merci d’avoir abordé cette question de la santé, sans la santé on ne peut rien faire. Et donc la politique en matière de la santé au Togo est de plus en plus affinée. Tantôt je vous parlais du Programme d’Urgence de Développement Communautaire, PUDC. Dans ce cadre du PUDC et sur les trois premières années avec environ 155 milliards de francs, nous voulons doter toutes nos localités de structures sanitaires, des structures dotées des hommes formés, mais également d’équipements pour permettre à ces hommes formés, hommes et femmes de pouvoir donner des soins de qualité à nos compatriotes ».
Bon nombre de Togolais s’interrogent donc sur la nécessité de garder une telle personne comme Premier ministre d’un pays qui se veut respectable. Même au sein de l’UNIR, beaucoup sont déçus de ses performances.
Ninsao Gnofam pourrait suivre son ami Ayassor
En charge des Infrastructures et des Transports, Ninsao Gnofam est l’un des ministres qui ont duré dans les gouvernements. Ce record de longévité a fait qu’il s’est empêtré dans une gestion hasardeuse sans précédent de plusieurs dossiers. Ce dernier a été logiquement cité dans la plupart des dossiers noirs de la République. On se rappelle les affaires de retro-commissions sur des chantiers, notamment celui de la route Lomé-Vogan-Anfoin. Et il y a quelques mois, son ami Ayassor avait été débarqué avec fracas du gouvernement. Mais on se demande ce que Ninsao Gnofam a pu faire pour se maintenir à son poste malgré les dénonciations répétées de la presse. Il fait aussi partie de ceux qui ont participé au travail catastrophique à l’aérogare de Lomé. Assez de dossiers pourris à son actif pour qu’il puisse suivre calmement son ami Ayassor.
Gnama Latta, la nouvelle aérogare va l’emporter
Il ne fait l’ombre d’aucun doute, la construction de la nouvelle aérogare de Lomé constitue un vrai scandale qui fera forcément tomber des têtes. En premier lieu, le Colonel Gnama Latta qui a piloté ce projet. Visiblement, le travail qui a été effectué n’a rien à avoir avec le plan préétabli. Il semblerait même qu’il y a des soupçons de détournements de fonds dans ce projet et le travail réceptionné n’a été qu’une « chinoiserie ». Selon certaines sources, les matériels qu’il a fait installer à l’aérogare seraient fortement défaillants. Des rapports seraient sur la table du chef de l’Etat qui n’est pas du tout content de lui. Et c’est pourquoi à l’occasion de la venue des chefs d’Etat africains pour le sommet sur la sécurité maritime, il faisait feu de tout bois pour séduire Faure Gnassingbé. Ceux qui ont suivi les images sur la TVT lors de l’arrivée, notamment de Denis Sassou Nguesso, se sont rendus compte de l’embarras du Colonel. Il tentait vainement de parler au chef de l’Etat qui continuait son chemin comme si de rien était.
Guy Lorenzo risque de payer sa gestion de la communication du sommet
Le sommet sur la sécurité maritime aura eu le mérite de montrer le vrai visage de certains officiels. Le ministre de la Communication est accusé d’avoir mal géré la communication de ce sommet, privilégiant les médias étrangers au détriment des nationaux. Dans le budget alloué à la communication, il a fait la part belle à ces médias internationaux. Mais chose curieuse, ces organes n’ont pas assuré la communication de façon efficace et efficiente. Ce sont plutôt les médias nationaux, malgré les moyens limités – rappelons qu’ils ne sont pas encore rentrés en possession des miettes qui leur sont promises – qui ont essayé de donner une visibilité au sommet. Selon les informations, Faure Gnassingbé ne serait naturellement pas satisfait de son travail. De quoi supputer déjà sur un éventuel renvoi du gouvernement de Guy Madjé Lorenzo.
Alfa Lebgaza bientôt emporté par le nouveau code de la marine marchande
Alfa Lebgaza, Directeur des Affaires maritimes s’est rendu coupable d’une gestion clientéliste de cette boite. Il profite de sa position de Directeur des Affaires maritimes pour privilégier ses intérêts personnels, allant jusqu’à créer une société clandestine qui recrute pour les bateaux des marins (Lire Liberté N°2285 du 27 Septembre 2016). En outre, il semble protéger les affaires louches qui se déroulent dans les eaux togolaises. Le rapport de Public Eye en est l’illustration parfaite. Avec l’adoption par le Togo du nouveau code de la marine marchande et la signature de la charte de Lomé, c’est une bonne opportunité pour faire le ménage dans ce secteur. Dans le domaine de la sécurité maritime, le Togo doit donner le bon exemple en nettoyant les écuries d’Augias.
Source : Shalom Ametokpo, Liberté No. 2300 du 18 octobre 2016