« La démocratie de l’argent est un lifting de dictature », (Salim Boudiaf)

Le géant asiatique augmente son influence en et en dehors du continent africain. 1ère puissance économique au monde, la Chine ne néglige aucun détail et fait de l’Afrique un partenaire d’affaires. En contrepartie des ressources minières et du pétrole, une pluie de milliards. Les affaires ne s’accommodent pas avec la démocratie et les droits de l’Homme, c’est le credo des Chinois. Une franchise qui n’a rien en commun avec l’Occident qui tente, en apparence et dans ses discours, de moraliser ses relations avec le continent mais qui, en réalité, excelle sans tambours ni trompettes, dans des deals avec des dictateurs impénitents africains. Quoique le discours droitdelhommisteappliqué aux affairesne manque pas parfois de porter des fruits.
Pour les Chefs d’Etat africains peu respectueux des droits de l’Homme dans leur écrasante majorité, sinon de véritables prédateurs des droits de l’Homme, c’est le deal parfait, le partenaire parfait. La Chine est le partenaire idéal. Car dans les relations bilatérales ou multilatérales, il n’y a manifestement rien qui aiguise plus les nerfs des Chefs d’Etat que des leçons. Des leçons de démocratie, de bonne gouvernance. Après les multiples sommets UE-UA, France-UA, Corée du Sud-UA, Israël-Afrique renvoyé aux calendes grecques, le géant asiatique s’offre l’Afrique à la faveur de son très médiatique sommet Chine-Afrique. Faudrait-il en rougir ? Evidemment que la pilule devrait passer très mal et l’initiative, être très mal perçue par l’Occident.
L’influence chinoise en Afrique est dans une phase évolutive. Et représente une sérieuse menace pour les intérêts occidentaux. Theresa May et Angela Merkel qui ont, – hasard de calendrier ? -, entrepris quasiment à la veille de ce sommet leur tournée africaine, devront s’en accommoder. Une fois encore, l’Afrique est au cœur de tous les intérêts du monde. Et, tout naturellement, tout ceci est pour plaire aux dirigeants africains.D’autant plus qu’au détour de ce sommet, le tout 1er du rang dans les relations sino-africaines, 60 milliards $ sont promis à l’Afrique. L’argent chinois pleut et coule sur le continent.
Mais, cette relation dénuée de toute conditionnalité de démocratie et de droits de l’Homme n’est pas pour plaire aux peuples africains, plus à-cheval sur les principes démocratiques et proie – facile ?-, de leurs bourreaux de dictateurs. Et, ce partenariat d’un type nouveau qui promeut le business « sans foi ni loi », même s’il a encore de beaux jours devant lui, vu la multitude des dictateurs qui régentent l’Afrique Centrale, est appelé à se muter pour survivre. Car, elle arrive, certes lentement mais sûrement, cette ère où les vieilles dictatures auront cédé place à un renouveau démocratique et où les peuples africains dans la plupart des pays réduits au silence, auront voix au chapitre.En attendant, la Chine et ses pluies de milliards de dollars ont bien le vent en poupe.
Meursault A.
Source : Liberté No.2747 du 04 septembre 2018
 

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