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Après les événements au Burkina Faso, le franco togolais Kofi Yamgnane qui est sous le coup d’une enquête judiciaire outre-manche, veut être pour tous les Togolais « le nouvel espoir à l’aube du XXIe siècle ». Cette proposition est contenue dans une libre opinion publiée le 23 septembre dernier, mais passée inaperçue.
 
Dans ce message aux Togolais, le natif de Benjeli en pays Bassar, analyse la situation ayant prévalu au pays des hommes intègres. « En octobre 2014, le Président Blaise Compaoré est emporté par la tempête soulevée par les manifestations populaires contre sa volonté de modifier la Constitution pour pouvoir briguer un mandat supplémentaire à la présidentielle suivante. Profitant de la vacance du pouvoir provoquée par le départ en exil du Président déchu, une certaine hiérarchie militaire prend le pouvoir. Face au tollé général contre cette mainmise de militaires, ceux-ci désignent comme président un civil mais gardent l’essentiel du pouvoir en s’accaparant du Gouvernement. Un régime dit « de transition démocratique » est alors mis en place. Au fil des mois, le Président nommé apparaît de plus en plus à la fois comme un otage et un faire-valoir des militaires. Une date est fixée pour la prochaine élection présidentielle dont ils interdisent la participation à tout membre de l’ancienne majorité, issue du parti créé par le Président Compaoré. Pour une transition dite « démocratique » dont l’objectif premier devrait de lancer et promouvoir la réconciliation nationale et veiller au respect de toutes les minorités, cette décision d’exclusion n’est pas seulement incompréhensible, c’est une grave faute politique. Poursuivant sa politique de désignation de « bouc émissaire » et de vengeance à tout prix, le gouvernement de « transition démocratique » décide, il y a peu de temps, de « dissoudre » une unité de l’armée : le « Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP) ». C’est une décision d’exclusion que le Commandant du Régiment n’accepte pas, raison immédiate de sa réaction et perpétuation du coup d’état. Pour autant, ce n’est pas une raison pour ne pas dénoncer et condamner ce coup d’état : on ne prend pas le pouvoir par la force et la violence ! », insiste M. Yamgnane dans son message.
 
De la situation ayant prévalu au Burkina Faso, l’homme croit qu’il y a des leçons à tirer pour le Togo.
 
Et la première leçon à tirer par les Togolais de l’aventure burkinabè, pense-t-il, c’est d’accepter sa modeste personne comme le « messie » devant conduire le pays au cours d’une transition. « Tout d’abord, ces événements doivent servir de leçon à tous les revanchards qui sur-peuplent le Togo. Pour la transition devenue incontournable au Togo et que j’appelle de tous mes vœux et que je suis prêt à assumer, je répète ce que j’ai toujours dit : il n’y a pas de place au Togo pour une politique revancharde ou une politique d’exclusion ! Notre leitmotiv doit rester inchangé : écouter, dialoguer, rassurer, réconcilier, rassembler…pour tous les Togolais sans exception », lance-t-il.
 
L’ancien maire de la commune française de Saint-Coulitz veut désormais prendre les commandes du Togo en étant à la tête d’une « transition ». Intéressant comme proposition.
 
« Je suis profondément marqué par les grands mouvements politiques visant la libération des peuples. Je veux être pour tous les Togolais le nouvel espoir à l’aube du XXIe siècle. Ma volonté est une émanation de cet idéal humaniste et s’affirme donc comme l’espérance du peuple togolais et des peuples africains », martèle-t-il.
 
Mais la question qu’on peut se poser, c’est de savoir pourquoi les Togolais seraient obligés de porter leur choix sur lui ? Qu’a-t-il de si particulier à donner au peuple togolais de sorte qu’il soit si incontournable ? Et pourquoi pense-t-il que le pays a besoin d’une transition ?
 
A.G.
 
source : afreepress
 

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