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Faure Gnassingbé est sûr de perdre les prochaines élections législatives au Togo. Il faut rappeler que celles-ci auraient dû se tenir dans la période du 16 septembre au 14 octobre 2012, si le Gouvernement et l’Assemblée Nationale avaient respecté les termes de la Constitution du Togo. 1
C’est la crainte des résultats pouvant sortir d’un scrutin organisé dans le cadre d’une élection entièrement transparente reflétant la stricte vérité des urnes, qui conduit Faure Gnassingbé et la représentation nationale RPT/UNIR/UFC de l’Assemblée Nationale, à tenter de sauver leur pouvoir en discréditant les plus éminents représentants des forces d’alternance politique du Togo.
 
Quatre actions principales sont mises en place par le pouvoir RPT/UNIR/UFC 2 :

  • repousser la date des élections législatives sans nécessairement obtenir un consensus sur les conditions d’organisation de ces élections ;
  • neutraliser les plus importants partis de l’opposition et forces d’alternance avant les élections législatives en les déstabilisant et les désorganisant;
  • convaincre l’Union européenne de ne pas intervenir en faisant semblant d’accepter des méthodes d’interventionnisme juridique où Faure Gnassingbé est juge et partie au Togo ; et enfin
  • utiliser l’UFC en essayant de la propulser au-devant des principaux partis de l’opposition, pour faire croire à un  faux-semblant d’alternance politique suite à l’utilisation de logiciels informatiques contrôlés par le pouvoir en place et permettant d’offrir des résultats des élections législatives contraire à la vérité des urnes.

 
Que faire ?
 
1. Neutraliser les partis de l’alternance avant les élections législatives
 
Suite aux incendies des marchés de Kara et de Lomé respectivement le 10 et 12 janvier 2013, Faure Gnassingbé refuse de prendre l’exacte mesure des carences de son Gouvernement à assurer la sécurité et la protection de tous les citoyens togolais. Aussi, en confiant l’enquête sur ces incendies à son Ministre de la Sécurité et de la Protection Civile, le Colonel Yark Damehane, Faure Gnassingbé ne rend pas service aux nombreux responsables de la police et de la gendarmerie togolaise qui savent mener des enquêtes sérieuses et objectives. Mais ces derniers ne disposent d’aucune réelle indépendance. Au contraire, celui qui est « juge et partie » devient l’accusateur en chef et crée des boucs-émissaires que sont les responsables des partis de l’opposition togolaise.
Celui qui aurait dû démissionner pour manquement à ses obligations et incompétences se retrouve en position de diriger les enquêtes sur des pyromanes-criminels. Le problème est qu’il est difficile et délicat pour ce Monsieur, d’aller identifier et de faire condamner des individus issus de ses propres rangs, spécialisés et disposant d’une expertise de longue date dans la pratique de méthodes de musèlement de l’opposition démocratique dont son camp est familier. Du coup, sa vision est troublée au point de n’identifier que des responsables membres ou apparentés au Collectif Sauvons le Togo.
Dans ces conditions, il est difficile de croire que le Togo demeure un Etat de droit, où le Président est le Président de tous les Togolais et Togolaises. Face à une telle myopie militaro-juridique, il faut conseiller à ces apprentis-sorciers et commanditaires d’enquêtes « pseudo-scientifiques » à des experts étrangers uniquement pour les incendies de Kara, d’acheter les lunettes qui leur permettent d’appréhender la vérité des faits. Ils doivent comprendre que la vérité des urnes est, tôt ou tard, inéluctable au Togo.
 
2. L’Union européenne tolère le déficit démocratique au Togo
Le Togo de Faure Gnassingbé souffre de déficit démocratique depuis des décennies. Mais les pays occidentaux – plus particulièrement l’Union européenne – ont préféré botter en touche, se satisfaisant de quelques aménagements à la marge qui ne produisent que des élections non-transparentes sans vérité des urnes. Voici arrivé le temps des élections législatives et aucune des recommandations sérieuses prononcées par l’Union européenne, en 2007 et 2010, n’ont été réellement mises en œuvre 3. Au contraire, surfant sur l’incapacité des pays comme la France, de s’engager dans un bras de fer avec un pouvoir qui rend service à la marge à son secteur privé héritier de la Françafrique, la France du discours de Dakar de 2007, a choisi de refuser de condamner en temps opportun l’usurpation du pouvoir.
De fait, la France a validé et valorisé la démocratie de façade. Avec la nouvelle direction et une plus grande éthique de pouvoir, le Togo continue d’ignorer ce que veut dire « le Changement, c’est maintenant » du candidat Hollande devenu Président. Il est vrai que le Togo ne figurait pas dans la liste des promesses électorales. Pourtant, c’est bien la fragilisation de la paix civile et une véritable déstabilisation du pays – éventuellement de la sous-région – qui est en train de se préparer avec l’arrestation arbitraire de citoyens togolais. Citoyens dont la seule faute consiste à se mobiliser pour qu’advienne ce que – sans entraves de toutes sortes – la vérité des urnes pourrait décider, à savoir, une alternance politique au Togo. Alors, qui ne veut pas d’alternance politique au Togo ? Faure Gnassingbé ? Gilchrist Olympio ? François Hollande ? Angela Merkel ? Barack Obama ? Ce qu’il y a de sûr, tout ce beau monde se renvoie la « patate chaude togolaise » de peur de se brûler les doigts, à propos de l’autodétermination du peuple togolais, y compris la Diaspora depuis des décennies systématiquement évincée du recensement et de l’inscription sur les listes électorales. Aussi, une question mérite d’être posée !
 
Quel est le bilan de la politique choisie par l’Union européenne et plus particulièrement la France et l’Allemagne, consistant à tolérer le déficit démocratique au Togo, pour ne pas dire l’usurpation de la démocratie, sous couvert de préserver un statu quo subtilement converti en « stabilité » ? Cette erreur stratégique risque d’exploser sans prévenir, offrant d’ailleurs de nouvelles opportunités pour les groupes dissidents et dispersés d’Al Qu’Aïda en Afrique subsaharienne, de faire leur entrée « nécrologique » sur le sol togolais. Pire, ce sont ces politiques issues d’une diplomatie de la contre-vérité, qui empêchent le Togo d’entrer dans l’ère de la démocratie prônée par ces mêmes pays, champions de la démocratie. Alors, deux poids, deux mesures dès lors qu’il s’agit du Togo ? Ou s’agit-il d’un mépris total pour les souffrances accumulées du peuple togolais ?
 
3. Le Déficit démocratique banalise l’Etat de terreur au Togo
 
Après avoir arrêté et inculpé sans preuves Agbéyomé Kodjo, le Président de (OBUTS) le 16 janvier 2013, ce dans le non-respect absolu des procédures juridiques, tant dans la forme que sur le fond, le pouvoir de Faure Gnassingbé s’est résigné, sous la pression internationale comme celle des milieux ésotériques, à libérer le 25 février dernier ce chef de parti politique. Les humiliations subies par l’ex-premier ministre, ainsi que celles endurées par les autres prisonniers politiques du CST témoignent de l’esprit obscurantiste et de vengeance de Faure Gnassingbé et ses acolytes. Agbéyomé Kodjo se voit priver de son droit à voyager. Mais, des membres des autres partis composant le Collectif Sauvons le Togo, notamment l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégral dirigé par Dr Aimé Tchabouré Gogué, ainsi que plusieurs associations sympathisantes du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), sont abusivement retenus prisonniers. Ils subissent un terrorisme de proximité de la part des agents informellement liés à ceux qui prétendent assurer la Sécurité et la Protection civile au Togo. Ils ne doivent pas être oubliés et doivent être immédiatement libérés sans condition. Le droit d’ingérence doit pouvoir s’appliquer compte tenu du détournement des instruments de l’Etat pour assouvir des vengeances personnelles et se perpétuer à la tête de l’Etat. Ceci avec la complicité de l’Union des Forces du Changement, un parti que les pays occidentaux ne doivent plus considérer comme faisant partie des forces du changement et de l’alternance au Togo.
 
Jean-Pierre Fabre, Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) et Abass Kaboua, Président du Mouvement des Républicains Centristes (MRC) sont des personnalités que le pouvoir de Faure Gnassingbé n’a cessé de traquer. Tous deux sont des membres actifs du « Collectif Sauvons le Togo (CST) » et bénéficient d’une popularité importante au sein de la population togolaise.
Sous couvert d’une inculpation sans preuves, en date du 11 mars 2013, ce fut le tour de Jean Pierre Fabre et d’Abass Kaboua de subir les abus de droit et de pouvoir du système de Faure Gnassingbé. Le pouvoir de Faure Gnassingbé tente par tous les moyens dont il dispose dans le cadre d’une République de l’abus de pouvoir, de créer la division au sein des membres du Collectif Sauvons le Togo.
N’ayant pas réussi à réconcilier la société togolaise depuis les élections présidentielles usurpées de 2005 et de 2010, et voyant son pouvoir vaciller face à une résistance pacifique, persévérante et fondée sur l’expression de la VERITE, il fallait changer de méthodes et installer un climat de terreur reposant sur des accusations sans preuves et des affirmations péremptoires provenant de criminels notoires et manipulés, parfois de l’extérieur.
 
En effet, s’il devait y avoir une véritable transparence dans les élections quelles qu’elles soient, Faure Gnassingbé et ses affidés ne pourraient plus gagner. Il leur faut donc frauder le comptage, si possible en manipulant les résultats en recourant à des moyens électroniques sophistiqués, ce qui permet de faire taire les contestations et les preuves issues des centres de vote défaillants. Mais, Faure Gnassingbé ne peut être seul pour cette opération. Il fallait, à quel prix ?, « récupérer » Gilchrist Olympio pour faire équipe, avec l’objectif de démanteler toute velléité d’unité des partis de l’alternance et des nombreuses associations et organisations de la société civile actives au Togo comme dans la Diaspora. Les livres d’histoire écrits sur le Togo par des historiens sérieux et de renom, sauront remettre en perspective et situer à sa vraie place la responsabilité de Gilchrist Olympio dans le drame togolais. Pour le présent, cette alliance contre-nature entre le RPT/UNIR et l’UFC, résultant d’un double déficit démocratique (élections présidentielles de 2005 et 2010) banalise l’Etat de terreur au Togo. L’UFC ne peut en sortir indemne par le simple fait de clamer son innocence.
Encore faut-il que le citoyen togolais ne tombe pas dans le piège de la corruption de proximité en acceptant de « manger » immédiatement au risque de perdre son « droit à l’autodétermination » demain. La ventrologie est la science de la satisfaction du bas-ventre qui permet, entre autres, de falsifier la vérité des urnes et tuer la démocratie. Alors, la communauté internationale ne doit pas être dupe sur la vraie nature et les buts poursuivis par les décisions unilatérales du pouvoir de Faure Gnassingbé, en matière d’arrestations arbitraires, d’interdictions de voyager ou de soumission à des autorisations préalables pour voyager des dirigeants de partis politiques, de confiscation du passeport pour certains, non sans oublier les écoutes téléphoniques permanentes, quand il ne s’agit pas, plus radicalement, du blocage des lignes téléphoniques et de l’accès direct à Internet sous des motifs fallacieux.
 
4. De quoi Faure Gnassingbé a-t-il peur ?
 
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