faure_election_500


« La non-violence est un moyen pour faire face à des situations actuelles, aux tensions et aux conflits. Elle influence bien le résultat possible, mais la “fin” reste totalement ouverte. Elle ne se durcit pas, ni ne devient absolutiste en un “ism” auquel les hommes devraient se soumettre. Cela signifie un effort constant pour engager les gens dans le processus de décision, et de les soumettre à la discipline qu’une telle participation significative implique, plutôt qu’à des pressions externes et institutionnelles » (Abraham Johannes Muste)
 
« Comme toute exigence éthique, la non-violence présente une double-face : l’une invite à ne pas collaborer avec la violence, l’autre à œuvrer pour la justice », instruit le philosophe français, spécialiste de Gandhi et de la non-violence, Jean-Marie Muller. La non-violence ne se décrète pas. Elle délégitime la violence, induit le respect de l’autre et combat l’injustice. L’histoire des pays où cette doctrine a prospéré est là pour nous édifier. En Inde, Mohandas Karamchand Gandhi l’a utilisée dans la lutte pour l’émancipation du peuple indien qui ployait sous le pouvoir colonial français. Martin Luther King a eu recours à la non-violence pour la lutte des Noirs américains contre la ségrégation. Sans oublier Lech Wałęsa et Václav Havel contre les gouvernements communistes polonais et tchèque, Cory Aquino aux Philippines, Steve Biko en Afrique du Sud, Aung San Suu Kyi en Birmanie, etc. Et ce n’est pas pour le roi de Prusse que Gandhi définit la non-violence comme « la non-participation en quoi que ce soit que l’on croit maléfique ».
 
Mais au Togo, ce sont ceux qui se cramponnés au pouvoir et qui excellent dans des actes « maléfiques » qui sont devenus les rhapsodes de la non-violence. Ils appellent le peuple bâillonné et miteux à accepter le statu quo. Non, la non-violence ne signifie pas capitulation devant l’injustice, la loi du plus fort, l’accaparement des richesses par une minorité, les fraudes électorales …
 
En effet, nous sommes un peu dans le cas d’un détrousseur reconnu comme tel dans une localité donnée. Quand il se décide à passer à l’acte, c’est souvent la désolation dans les foyers. Mais contre toute attente, le redoutable voleur se lance dans une campagne de promotion de la non-violence. Aussi met-il à contribution tous ceux qui gravitent autour de lui et qui profitent de ses magouilles. « Moi et mes amis allons vous voler mais ne nous arrêtez pas, ne nous lynchez pas. Optez pour la non-violence », ressassent-ils. Un comportement qui tend à être la norme chez Faure Gnassingbé et ses partisans à la veille de chaque joute électorale. On laisse souvent la proie pour l’ombre. Et ici, la proie c’est la transparence des élections. Si toutes les règles du jeu sont claires, si le fichier est assaini, s’il n’y a pas de bureaux de vote fictifs et de bourrages d’urnes, si les vrais résultats issus des urnes sont proclamés, il n’y aura pas de violence. Tout se passera bien. Le récent exemple nigérian est là. C’est la transparence des élections qui induit l’absence de violence. A Faure Gnassingbé et son parti de choisir la voie de la transparence au lieu de nous rebattre les oreilles avec ces « maléfiques » discours sur la non-violence.
 
Source : [08/04/2015] Zeus Aziadouvo, Liberté
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here