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La question de la transparence du scrutin présidentiel de 2015 au Togo suscite des vifs débats depuis quelques mois. Pour la plupart des acteurs politiques, les fichiers électoraux ne sont pas fiables pour conduire à de résultats crédibles. Pour couper court à ces accusations, le gouvernement togolais a sollicité des experts de l’OIF pour étudier les fichiers électoraux. Les résultats ont été publiés ce mardi 07 avril 2015 mais les débats sont loin d’être à leur terme.
 
Le sujet gangrenait depuis plusieurs jours déjà le parti togolais des travailleurs dirigé par Alberto Olympio. Raison principale pour laquelle ce dernier avait retiré sa candidature pour la prochaine présidentielle. Non satisfait de « la combine qui se planifiait une fois de plus, le président du parti des travailleurs a étudié une partie des fichiers électoraux et publié les résultats le 25 mars dernier.
 
Ce qui en ressortait était hallucinant : sur un nombre total de 2.957.018 électeurs, il a dénombré exactement 259.735 doublons équivalant de près de 17 à 26% de doublons. Des chiffres trop élevés «de nature à compromettre sérieusement la transparence du prochain scrutin», selon Alberto Olympio
 
Après cette démonstration, les acteurs de la société civile s’indignent, le débat est lancé. Pour rectifier le tir, le gouvernement se justifie, dénonce une incompétence du sieur Alberto Olympio et promet de faire étudier les fichiers par des acteurs internationaux. Après moult tractations, le voile est levé sur les résultats de cette étude ce mardi 07 avril 2015 alors qu’il devrait être rendu public depuis le 30 mars dernier.
 
Mais comme il fallait s’y attendre le rapport n’est pas entaché. « Il ya certes quelques erreurs mais les experts se sont attelés à les corriger ; tout est donc en marche pour une élection libre et transparente », a laissé entendre Gilbert Bawara, ministre de l’administration territoriale.
 
« On ne peut pas régler définitivement le problème des doublons pour la simple raison que la biométrie même admet une certaine marge d’erreur »,a conclu de son côté le général Siaka Sangaré, qui a conduit la mission des experts, à l’issue des travaux.
 
Pourtant quelques jours plus tôt, le vendredi 03 avril dernier, le Combat pour l’alternance politique en 2015 (CAP 2015), un regroupement de cinq (5) partis politiques de l’opposition soutenant Jean-Pierre Fabre, a également publié le rapport de ses experts. Le mouvement dit avoir découvert dans le fichier électoral de 2013, sur la base duquel la révision des listes électorales a été faite du 20 janvier au 23 février 2015, 29.000 doublons sur un échantillon de 50 centres de recensement et de vote.
 
Un déficit qui amène les experts à attester que seul un report raisonnable de la date des élections sera nécessaire pour prendre le temps de régler les imperfections et les divergences.
 
Invitée sur RFI dans l’émission « internationale » la semaine dernière, Michaelle Jean, présidente de l’OIF a clairement indiqué que l’organisation n’hésiterait pas à demander un report du scrutin lorsque nécessité il y aura. Mais cette demande de l’organisation semble ne pas pouvoir voir le jour, vu la validité des conditions de la part des experts.
 
Précédemment fixé au 15 avril 2015, le scrutin présidentiel a été reporté au 25 avril suite à la demande du Président ghanéen, John Dramani Mahama, président en exercice de la CEDEAO.
 
Prétextant un vide juridique, l’exécutif togolais ne compte pas céder à un nouveau report après celui proposé par la CEDEAO. Un scrutin dont le processus se déroule sur fond de contestations politiques et de grèves à répétition. Ce mercredi encore, la Synergie des travailleurs du Togo comptait descendre dans les rues. Déjà très tôt, la manifestation a été avortée par les forces de l’ordre togolais sur ordre du gouvernement arguant une non-légitimité du mouvement.
 
Larissa AGBENOU
 
source : afriquinfos
 

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