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La question de la corruption des institutions et celle de la place des valeurs démocratiques au sein de la société togolaise ont fait l’objet d’un sondage dont les résultats ont été rendus publics samedi par le réseau Afrobaromètre et le Centre de Recherche et de Sondage d’Opinion (CROP).

Quelle perception les Togolais ont-ils de la corruption et comment vivent-ils ce phénomène ? Quelle appréciation ont-ils des valeurs démocratiques ? Ce sont les deux thématiques qui ont cette fois-ci, retenu l’attention de CROP et d’Afrobaromètre.
Sur la question de la corruption, le réseau dit avoir travaillé avec 1200 Togolais « choisis au hasard ». Une importante proportion de cet échantillon estime que la corruption est un phénomène généralisé au Togo. Nombreux sont ceux qui ont confié avoir payé un pot-de-vin à un fonctionnaire pour bénéficier d’un service. Selon les sondeurs, la perception de la corruption au Togo est un « peu plus prononcée que dans les autres pays sondés ».

« L’enquête a retenu 7 institutions de la République à l’instar de la police, du parlement ou de la justice. Parmi ces institutions, il n’y a aucune dont plus d’un Togolais sur 10 ont une bonne perception » a laissé entendre le directeur de CROP, Moussa Blimpo. « Seulement 5 % des Togolais pensent que les juges et les magistrats ne sont pas impliqués dans des affaires de corruption contre 44 % des Togolais qui pensent que la plupart des juges et magistrats sont corrompus. En ce qui concerne la police, c’est 42 % des Togolais qui pensent que la plupart des agents de la police seraient impliqués dans des affaires de corruption », a relevé CROP.

En comparant ces résultats avec ceux des 12 autres pays africains sondés, il est à relever que seulement 26 % des citoyens dans l’ensemble de ces 12 pays déclarent que la plupart de leurs juges et magistrats sont corrompus. « Ceci révèle que les citoyens des autres pays africains ont une perception un peu plus favorable du système judiciaire de leur pays comparé au Togo et au Bénin ». Il en va de même pour les agents de police, insistent CROP et Afrobaromètre.

Sur les douze derniers mois, « 20 % de Togolais déclarent avoir payé un pot-de-vin au moins une fois à un agent de l’État afin d’obtenir un document ou un permis. Ce chiffre est seulement de 7 % plus élevé au Togo que dans les autres pays africains sondés », soutient l’enquête.

Sur la seconde thématique, la grande majorité des Togolais définissent la démocratie comme « la possibilité offerte aux citoyens de choisir librement leurs dirigeants et la possibilité d’exprimer de façon libre leurs opinions ».
Un (1) Togolais sur 10 pense que la démocratie est une réalité vécue au Togo contre 20 % qui soutiennent le contraire. 38 % des sondés estiment que le Togo est un État démocratique qui a des hauts et des bas. Seulement deux (2) personnes sur dix (10) disent être satisfaites de la façon dont la démocratie fonctionne au Togo. Au Bénin, c’est six (6) personnes sur dix (10) qui expriment leur satisfaction par rapport à la même thématique, précise CROP.

Le sondage s’est au penché sur la problématique du rôle des médias au Togo. Selon CROP et Afrebaromètre, huit (8) Togolais sur dix (10) disent avoir envie de voir les médias enquêter et exposer les résultats de leurs recherches sur la corruption et les autres problèmes de gouvernance.

Telli K.

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