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Au Togo, la tension monte au camp de réfugiés ivoiriens d’Avepozo, à une vingtaine de kilomètres de Lomé. Des renforts de forces de sécurité ont été envoyés mercredi 3 avril sur place, et une personne a été interpellée pour troubles à l’ordre public. Environ 3 000 ressortissants ivoiriens vivent dans ce camp depuis la chute du régime Gbagbo. Et, depuis un mois, ils sont engagés dans un bras de fer avec le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) qui a cessé la distribution générale de vivres aux réfugiés au début de l’année.

Voilà un mois que les réfugiées ivoiriennes du camp d’Avepozo organisent un sit-in. A coup de banderoles, elles accusent le HCR de les affamer, car depuis trois mois, l’agence onusienne a cessé la distribution de vivres aux familles.

« Certains vont à l’église pour essayer de mendier, chercher quelque chose à manger. Voilà ce qui se passe, témoigne un réfugié. Le HCR a proposé 120 000 francs et puis il appelle à la réinsertion ! Qu’est-ce qu’on peut faire avec 120 000 francs ? Tu dois manger. Et après, quelle activité tu peux mener avec le reste ? Nous avons donc refusé de prendre cet argent ».

Enveloppe

Le représentant du HCR au Togo confirme que les réfugiés se sont vus proposer une enveloppe de 120 000 voire 150 000 francs CFA (environ 170 euros), pour monter de petites activités. Et Theophilus Vodounou dit regretter que les réfugiés n’aient pas accepté cette proposition présentée par le HCR comme une alternative à la distribution de vivres.

« Les donateurs n’ont plus de fonds à nous donner pour les vivres », affirme Theophilus Vodounou. Et d’ajouter : « Nous on veut donner des outils pour qu’eux-mêmes se prennent en charge au lieu de quémander tout le temps. Et s’ils avaient accepté la formation et les subventions, ils auraient pu lancer un petit commerce. Au Togo, les autres agences donnent maximum 50 000 francs CFA ».

Signe de leur exaspération croissante, des réfugiés sont allées perturber le fonctionnement de la cantine scolaire. Résultat : une visite du ministre togolais de la Sécurité au camp, l’envoi mercredi de renforts de gendarmes, et l’interpellation d’un réfugié pour trouble à l’ordre public.

rfi

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