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Signe de la psychose du pouvoir Faure Gnassingbé ?

En dépit des discours officiels tenus par le sommet de l’Etat, le pouvoir Faure Gnassingbé n’est pas aussi serein qu’il le laisse croire. Une tournée entreprise par le front de l’opposition CST/Arc-en-ciel en Europe pour sensibiliser la Communauté internationale sur la situation sociopolitique togolaise, et c’est la peur panique dans le camp de Faure Gnassingbé. A preuve, il a envoyé en trombe Gilbert Bawara en Europe sur les pas de l’opposition, avec pour mission de mener une contre-offensive.

Depuis quelques jours, le CST et la Coalition Arc-en-ciel sont en tournée européenne. Avec pour objectif de sensibiliser la Communauté internationale sur la situation politique délétère qui prévaut au Togo et aussi sur le malaise engendré par l’affaire des incendies des marchés de Kara et Lomé, sur fond de croisade menée contre les militants et les responsables du CST, sous le subtil habillage d’ « enquête ». Et les échos de cette tournée semblent plutôt positifs, apprend-on, quoiqu’ici, le « Collectif des journalistes pour Unir », entendez les journalistes flagorneurs du régime, se livre à une attaque en règle contre les responsables de l’opposition et surtout contre cette démarche.

En effet, les champions de l’intox et des analyses super tronquées ne se sont pas fait prier pour envahir qui, les réseaux sociaux, qui les émissions radio, qui leurs organes, pour lancer leur opération « diabolisation de l’opposition ». Pis, ils ont tenté de présenter cette tournée comme un épiphénomène. Une tournée de l’opposition qui suscite autant de réactions hostiles ? Il est clairement apparu que cette démarche gênait jusqu’au sommet de l’Etat. Ce que cachaient difficilement tous ces aboiements. A preuve, le pouvoir Faure Gnassingbé, préoccupé par la grande écoute dont les leaders de l’opposition ont bénéficié auprès de leurs interlocuteurs, a réalisé l’urgence de mener une contre-offensive.

Une démarche de portée absolument nulle pourrait-elle contraindre le pouvoir, pris au dépourvu, de mobiliser à l’arraché, des moyens pour casser la dynamique de l’opposition qui la mène ? Passons. Au terme du casting (payant ?) fait à la va-vite, Gilbert Bawara, ministre de l’Administration territoriale, le champion des coups fourrés, est retenu. Sa mission : aller déconstruire tous les développements servis par l’opposition togolaise à ses interlocuteurs à Paris, Bruxelles et ailleurs. Sans plus attendre, il enfile un « ancien » nouveau manteau, celui de ministre des Affaires étrangères et de la Coopération. Celui dans lequel il était, lorsqu’il encensait la Communauté internationale, louait les bienfaits de la reprise de la coopération et remuait ciel et terre pour le retour du Togo dans le concert des nations.

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Cette mission, faut-il le souligner, lui a été confiée quelques jours seulement après que, faisant preuve d’une autosuffisance à nulle autre pareille, il s’extasiait sur la capacité du Togo à financer le processus électoral à hauteur de près de 10 milliards FCFA, et donc vraisemblablement à s’affranchir des diktats de l’Union Européenne sur l’exigence de réformes politiques avant le déblocage de son appui au processus, soit 1 milliard à en croire Gilbert Bawara « himself ». Gilbert Bawara, l’ex-fonctionnaire onusien, une somme de contradictions ? De Paris à Bruxelles, et sur certaines chaînes de télévisions françaises, l’homme s’est ingénié à dédramatiser la situation qui sévit au Togo à la veille des élections législatives. A un moment où les opérations de recensement électoral se déroulent dans la zone 2, avec tous les dysfonctionnements constatés et où les réformes politiques sont réclamées par l’opposition.

A en croire Abass Kaboua, Gilbert Bawara aurait déclaré au sujet de l’affaire des incendies des marchés, que Jean-Pierre Fabre et Abass Kaboua, tous des figures du CST, n’ont jamais été inculpés, mais simplement entendus dans le cadre de l’enquête. Déjà un tas de mensonges. Va-t-il réussir sa mission qui commence déjà mal?

En attendant, toutes ces gesticulations témoignent de l’état de psychose ambiante du pouvoir face à une opposition déterminée à venir à bout de lui et au sentiment anti-Faure qui ne cesse de grimper, au regard de crises sociales mal gérées.

Magnanus FREEMAN

Liberté Togo

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