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Il y a encore quelques semaines, l’homme se refusait à toute négociation relative à son départ du pouvoir. Il se disait être investi du pouvoir par le peuple alors que tout le monde savait que l’homme arrivé au trône il y a dix ans par coup d’Etat, n’était pas prêt à partir. Là, par la force des armes, il a pris ses jambes au cou et est obligé de quitter non seulement le pouvoir, mais aussi son pays la Centrafrique.

Ah, ces coups d’Etat ! Ils savent toujours rappeler que la boulimie du pouvoir est une aventure hautement risquée. Et François Bozizé l’a appris samedi à ses dépens. Lui qui voulait s’éterniser au pouvoir après avoir fait de sa famille la détentrice des clés de tous les secteurs sensibles du pays, il a dû quitter son pays, sans avoir même le temps de prendre un avion. Selon les informations, le tout-puissant président de la Centrafrique a dû fuir à bord d’une pirogue, abandonnant son Palais et tous ses partisans derrière.

Il a compté sur ses soutiens sud-africains et tchadiens pour se perpétuer au pouvoir. Mais là, les faits sont là pour nous prouver qu’il a eu tort de compter sur l’extérieur pour s’imposer aux destinées de son peuple. Acculé, il était même allé jusqu’à traiter son armée et sa Police de traîtresses, parce que sachant avoir perdu leur confiance à cause de sa boulimie. Ses soutiens n’ont finalement pu contenir les colonnes de rebelles qui ont traversé un peu trop facilement le pays jusqu’à la capitale et le Palais, tombés à leur tour, comme les autres villes.

En voilà une nième leçon à tous ceux qui sur le continent africain, croient détenir le droit de régenter à vie leurs peuples par la force des armes en caporalisant les institutions de la République. A moins d’un revirement de situation, la suite du jeu politique centrafricain sera joué sans lui. Ses partisans doivent être en train de chercher des abris s’ils sont toujours en liberté ou en vie.
Même si les nouveaux hommes forts ne présentent pour l’instant aucune garantie pour la démocratisation de ce pays qu’on dit sinistré, leur seul mérite est d’avoir débarrassé le pays d’un fou du pouvoir. Eux-aussi passeront leur épreuve. Et s’ils échouent, le sort ne les ratera pas.

Quoi qu’il en soit, c’est l’occasion pour la classe politique et surtout la communauté internationale de marquer à la culotte les désormais anciens rebelles pour qu’ils ne se versent pas eux-aussi dans les mêmes travers que d’autres qu’on a connus sur le continent ou, d’ailleurs, dans le même pays. Les mêmes causes n’hésiteront pas à produire les mêmes effets, dans les mêmes conditions.

Maxime DOMEGNI

source : L’Alternative Togo

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