Prime à la démocratie ! C’est le résumé de l’invitation de la Maison Blanche à quatre Présidents africains, le Sénégalais Macky Sall, le Sierra-Léonais Ernest Bai Koroma, la présidente du Malawi Joyce Banda et le Premier ministre cap-verdien José Maria Pereira Neves. La rencontre a eu lieu hier à la Maison Blanche.
Cette « rencontre de solidarité démocratique » pour reprendre les propres termes de la Maison Blanche, est une invitation de Barack Obama pour féliciter et encourager ces pays pour leurs « démocraties solides et émergentes ». Selon des sources concordantes, le Président américain a discuté avec ses hôtes du renforcement des institutions démocratiques en Afrique sub-saharienne, de l’appui au développement économique etc.
C’est une opportunité saisie par les partis et proches de Macky Sall pour se réjouir de la prime pour la démocratie sénégalaise tout en lançant des piques au camp de l’ancien président sortant Abdoulaye Wade. En rappel, ce dernier avait cherché à rallier la Maison Blanche à son ambition de faire un troisième mandat illégal à la tête du Sénégal, en vain. Sous la mandature du premier Président noir des Etats-Unis, c’est devenu presqu’une habitude de faire un clin d’œil à ces chefs d’Etat du continent dont les élections ne souffrent d’aucune contestation. Déjà en juillet 2011, Barack Obama avait reçu conjointement le Béninois Boni Yayi, le Guinéen Alpha Condé, le Nigérien Mahamadou Issoufou et l’Ivoirien Alassane Ouattara pour le même exercice.
Selon des sources autorisées, le fait d’être invité par la super puissance en ces moments de crise économique aiguë est une véritable consécration pour ces présidents africains. De quoi susciter la jalousie de leurs pairs contestés chaque jour par leurs propres compatriotes pour leurs gestions approximatives voire chaotiques de leur pays d’une part et, des hold-up électoraux dont ils sont coutumiers d’autre part. Cette initiative de la Maison Blanche est à saluer. Les USA et d’autres pays ou institutions qui promeuvent la démocratie sur le continent noir doivent aller loin en ayant le courage de décerner des prix de déshonneur aux mauvais dirigeants, comme cela se fait dans le cinéma ou dans le football. Pourquoi pas un oscar des dictateurs africains ?
Fabrice KA
