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Le processus électoral est entré dans sa phase ultime, avec le démarrage du recensement. L’opération qui inaugure les derniers préparatifs avant le scrutin proprement dit, est bouclée dans la première zone qui va de la préfecture de l’Ogou au Kpendjal et devrait être enclenchée incessamment dans la seconde moitié du Togo. Mais bien inspiré qui pourrait savoir à quelle date précise le scrutin législatif tant attendu sera organisé.

Satisfaction. C’est le sentiment qui s’est dégagé au niveau des administrateurs du processus électoral, au terme du recensement dans la première moitié du Togo débuté le 15 mars 2013 et censé se terminer le 25 mars, mais prolongé ou reconduit pour sept (07) jours supplémentaires. En tournée dans les préfectures de l’Est-Mono, d’Anié et de l’Ogou, le Vice-président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), Jean-Claude Homawoo a glosé que le processus s’est globalement bien déroulé. « Dans toutes les préfectures que j’ai visitées dimanche, tout s‘est bien terminé et on a même noté un sursaut d’affluence les dernières heures dans les centres de recensement », a-t-il dardé. L’opération devrait commencer incessamment dans la seconde zone allant de la préfecture de l’Amou à Lomé Commune. Mais les populations n’en connaissent pas la date exacte. Pas plus que celle d’organisation du scrutin proprement.

Après le 24 mars, aucune autre date arrêtée

A quelle date exacte les Togolais seront-ils appelés aux urnes ? Il faut être dans les secrets des dieux pour pouvoir résoudre cette énigme. Si sous d’autres cieux, plusieurs mois voire années avant l’ouverture du processus électoral, les populations connaissent la date à laquelle elles seront appelées aux urnes, ce n’est pas le cas au Togo avec ces imminentes élections législatives. Entre-temps programmé au 24 mars 2013 par la Céni, dans l’improvisation totale et juste pour faire plaisir à Faure Gnassingbé qui l’annonçait dans son discours du 31 décembre 2012 en fin de premier trimestre 2013, le scrutin a dû être reporté, Mme Angèle Aguigah et les siens se rendant compte de l’impossibilité de son organisation à cette date. A l’époque la Céni en avait attribué la responsabilité aux partis politiques qui n’auraient pas communiqué à temps la liste de leurs représentants dans les Comités listes et cartes, occultant ainsi ses propres tares. « La Céni constate que le retard pris par les partenaires influe sur la mise en œuvre et entraîne ipso facto, le réaménagement du calendrier des activités », avait concédé sa présidente dans une correspondance adressée aux formations politiques.

Après la concession du report, deux dates avaient la faveur des pronostics : le 21 avril et le 12 mai. Pour les uns, le 12 mai 2013 laisserait une marge de manœuvres assez conséquente pour une organisation optimale du scrutin et éviterait d’empiéter sur les préparatifs de la fête du 27 avril 2013. Mais un second courant s’y était opposé et militait pour le 21 avril, au motif que les mois de mai et juin sont des périodes de pluies dans certaines régions, pas idéales donc pour les activités électorales. C’est depuis début février que le débat se posait ; mais jusqu’à ce jour, si le chronogramme initial est réaménagé, aucune autre date n’est arrêtée par la Céni et communiquée officiellement à la population. Si les Togolais savent qu’ils devront renouveler l’Assemblée nationale coûte que coûte, ils ignorent néanmoins à quelle date exacte ils seront appelés aux urnes. C’est le black-out total sur la question au niveau de la Céni.

Les élections dans quelles conditions ?

C’est une problématique assez légitime, bien plus que la fixation de la date du scrutin. Car si les populations, l’opposition et les partenaires européens veulent ces élections législatives transparentes et équitables, les conditions de leur préparation exécutée par le pouvoir Faure Gnassingbé n’annoncent pas une telle réussite. Un euphémisme pour ne pas dire que c’est un scrutin verrouillé d’avance qui est en train d’être préparé. On n’en voudra pour preuves que la composition déséquilibrée de la Céni, la structure censée organiser et superviser les élections et le découpage électoral inique.

Bien que toutes les recommandations la veuillent équitable, la Céni est dominée de la tête au pied par les admirateurs de Faure Gnassingbé, les inconditionnels de Gilchrist Olympio et des membres d’une société civile acquise à leur cause, avec quatorze (14) places sur les dix-sept (17) prévues. Aucun représentant donc de l’opposition crédible n’y siège, et ce sont juste trois (03) postes qui lui sont réservés.

Tous les observateurs électoraux ont consenti que le découpage électoral était la cause du manque d’équité enregistré lors des législatives du 14 octobre 2007 ; mais celui élaboré par le pouvoir Faure Gnassingbé pour ce scrutin de 2013 n’est pas plus équitable. Contrairement au Nord du pays conçu comme le fief du pouvoir Rpt/Unir où un petit nombre de votants peuvent élire un député, au Sud supposé acquis à l’opposition il en faut parfois dix fois plus pour ce faire. C’est juste un petit jonglage qui est fait autour du nombre de députés revu à la hausse, soit dix (10) de plus que la précédente Assemblée nationale. Le pouvoir est resté autiste aux appels à la réparation de ces iniquités, et si rien n’est fait, c’est ce découpage qui sera appliqué.

Le recensement électoral effectué dans la zone 1 a encore donné lieu aux éternelles irrégularités constatées sous l’ère des Gnassingbé, l’enregistrement des mineurs et des étrangers qui ont été prouvés samedi dernier lors du meeting sanctionnant la traditionnelle marche par le Collectif « Sauvons le Togo » et le Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac). Les kits électoraux ne marchent pas au mieux. Lors des essais, un électeur pouvait se faire enregistrer dix fois sans problème. Mais rien n’est fait pour régler ces dysfonctionnements. En lieu et place de solutions, on s’emploie plutôt à minimiser ces irrégularités. Et c’est dans ces conditions que l’on évolue tout droit vers les élections.

Tino Kossi

liberté Togo

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