« Pour un chef d’Etat, se soigner à l’étranger est une énorme injustice envers le reste de la nation » (Seidik Abba)

Les dirigeants africains, des mal élus pour la plupart, malgré de longues années de pouvoir, se sont illustrés par leur impéritie et incurie. Ils ont laissé les populations à l’abandon.  Incapables de faire construire des écoles et des hôpitaux dignes de ce nom où ils pourraient eux-mêmes se faire soigner correctement…Rien sauf à prolonger la jouissance du pouvoir. Au moindre mal de tête ou rhume, les dirigeants et leurs familles, les gros pontes du régime, ceux qui ont fait main basse sur les richesses de leur pays, sautent dans le premier avion pour aller se faire soigner à l’étranger. La France, l’Israël, l’Italie, les Etats-Unis, etc. sont leurs destinations de prédilection pour recevoir des soins appropriés. Pendant ce temps, leurs compatriotes sont condamnés à se rendre dans des mouroirs où ils ont très peu de chance de s’en sortir vivants.

Aujourd’hui, avec la crise du coronavirus, l’incompétence des satrapes africains va se révéler au grand jour. Cette pandémie sera une véritable leçon pour eux puisqu’il n’y aura plus de transfert de malades en Europe ou aux Etats-Unis. L’une des conséquences du virus contagieux qui se répand dans le monde, c’est que des Magellan africains, éternels globe-trotters, toujours par monts et par vaux, seront dorénavant cloués au sol. Chaque dirigeant va devoir se faire soigner chez lui, se faire prendre en charge par les hôpitaux de son pays.

Au Togo, le système hospitalier est à l’abandon. C’est l’un des plus précaires dans la région ouest-africaine, dit-on. Le seul hôpital dit de référence dans le pays, le CHU Sylvanus Olympio, la dernière issue de secours  pour les cas les plus graves qui ne peuvent pas être soignés ailleurs, est lui-même malade, faute d’infrastructures, d’équipements et de personnels qualifiés. En 2013, un chirurgien avait interpellé les autorités, notamment le Premier ministre d’alors, Arthème Ahoomey-Zunu sur la situation désastreuse des services de chirurgie.

« Il m’arrive de ne pas opérer car, la semaine dernière il n’y avait plus d’eau au CHU SO. Le forage était en panne et les blocs sans eau. Il m’arrive de ne pas opérer car les scialytiques ne fonctionnent plus et sans lumière, raisonnablement nous annulons les opérations. Il m’arrive de ne pas opérer car les salaires n’ont pas été payés aux membres de mon équipe », s’était-il alarmé.

Quelques mois plus tard, c’est un autre médecin qui enfonce le clou en dénonçant l’état de délabrement du système sanitaire au Togo, notamment la vétusté et le sous-équipement des hôpitaux,l’absence de transports médicalisés dignes de ce nom, des laboratoires obsolètes, des appareils de radiologie en panne, des services des urgences démunis, les réanimations n’existant que de nom.

Mais 7 ans après, malgré la contractualisation, la situation ne s’est guère améliorée. Le plus grand centre sanitaire du Togo, en complète déliquescence,« se transforme en un lieu de transit vers le cimetière ou encore l’antichambre de la mort ».Mais cela ne semble pas réveiller l’attention des gouvernants dont la seule préoccupation est de s’éterniser au pouvoir.

Depuis 53 ans que la famille Gnassingbé, le père et le fils jouissent du pouvoir et ont accaparé les richesses du pays, ils n’ont pas été en mesure de doter le pays d’un seul hôpital moderne de référence. L’hôpital Saint Pérégrin pour lequel on a rebattu les oreilles des Togolais que les occidentaux les envieraient, peine à sortir de terre, plus d’un an après la pose de la première pierre.

On attend de voir si Faure Gnassingbé et son harem, les ministres et les dignitaires du régime auront le courage de se faire admettre au CHU Sylvanus Olympio pour recevoir des soins en ce moment où le coronavirus fait ravage partout ailleurs.

Médard AMETEPE

source : Liberté

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