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Le ministre de la sécurité, Yark Damehane a ouvert jeudi, un atelier d’échanges entre les professionnels des médias et les forces de l’ordre et de sécurité sur les rapports qui doivent exister entre les deux professions.
 
L’initiative en elle est très louable du fait que les journalistes et les forces de l’ordre et de sécurité sont condamnés à travailler ensemble sur les terrains des manifestations.
 
Les forces de l’ordre et de sécurité ont cette responsabilité d’assurer la sécurité et l’ordre lors des manifestations, tandis que les journalistes ont pour devoir de couvrir les faits et d’en rendre compte fidèlement.
 
Ce qui a fait dire au ministre Yark à l’ouverture des travaux que « tant que nous n’aurons pas changé de professions nos destins seront toujours liés ». De ce point de vue, il a parfaitement raison.
 
Seulement voilà l’histoire retient qu’à maintes reprises, les forces de l’ordre et de sécurité ont toujours fait preuve d’une barbarie et d’une violence inouïe sur les journalistes et professionnels des médias.
 
Jets de gaz lacrymogènes, coups de cordelettes, usage de balles blanches sur les journalistes etc.
 
Rien que pour cette année, au moins deux journalistes ont été agressés dans l’exercice de leur profession.
 
Et le cas plus grave a été celui de Youg’Love Agbevoa Amavi qui a vu sa mâchoire défoncée par un tir tendu de gaz alors que les journalistes organisaient une manifestation pacifique pour protester contre le projet de loi liberticide qui visait à bâillonner l’exercice de la presse privée au Togo.
 
D’autre part, le ministre Yark pense qu’il faudrait dépolitiser la presse pour une bonne collaboration avec les forces de l’ordre et de sécurité. Juste une question, qui politise la presse au Togo ?
 
Qui finance la presse pour qu’elle attaque les adversaires politiques ? Qui politise tout dans ce pays au point d’utiliser les moyens de l’Etat et les ressources humaines de l’administration publique pour des campagnes électoralistes ?
 
Qui au Togo utilise l’armée à des fins politiques au point de la réduire au rôle d’une milice à la solde d’un homme ?
 
L’arbre ne voit jamais son ombre !!!!
 
Pour sa part, le président de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), Kokou Tozoun, dont le rôle est d’œuvrer pour assurer la protection de cette liberté de presse n’avait pas trouvé utile à l’époque de ces faits brutaux, d’attirer l’attention des forces de l’ordre et de sécurité sur leur responsabilité, mais aujourd’hui, à l’ouverture de cet atelier, il a trouvé le moyen d’appeler les deux corps à faire preuve de professionnalisme.
 
Sa préoccupation est de voir les journalistes couvrir les élections législatives en perspectives, comme des moutons de panurges qui ne devront rien dire pour heurter la sensibilité des corps habillés.
 
Il a donc appelé les journalistes à faire « preuve de professionnalisme » en respectant les règles d’éthique et de la déontologie de leur métier.
 
Mais alors en quoi les journalistes violent-il les règles de déontologie et d’éthique s’ils sont amenés à dénoncer des manquements et des carences dans l’organisation d’un tel scrutin ?
 
En vertu de quoi un policier ou un gendarme peut-il se permettre d’arracher le menton à un journaliste sans qu’il ne fasse l’objet d’une poursuite quelconque ?
 
Comment le ministre entend-il instaurer un climat serein entre les professionnels des médias et les corps habillés s’il n’œuvre pas, en amont, pour discipliner ses propres troupes qui se permettent des violences insensées sur d’honnêtes citoyens ?
 
Au-delà donc des beaux discours et de belles phrases, il serait préférable que le ministre de la sécurité et le président de la HAAC se montrent plus réalistes et plu pratiques dans leurs rôles respectifs.
 
source : togoinfos
 

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