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Le Gouvernement Togolais a unilatéralement décidé de fixer la date des élections législatives, retardées depuis décembre 2012, au 21 juillet 2013. Des doutes sérieux persistent sur les conditions du recensement et surtout sur le contenu final des listes électorales où de nombreuses irrégularités sont constatées surtout en zones rurales.
 
1. L’ILLEGALITE DE LA LEGALITE ELECTORALE AU TOGO
 
Quand la Commission électorale nationale indépendante (CENI) décide elle-même de jouer la transparence en identifiant plus de 16.007 doublons sur le fichier électoral, il faut bien comprendre que le principe de comptage n’est pas respecté. Pourtant cela s’apprend en Cours préparatoire 1ère année (CP 1). Si un véritable audit des derniers recensements électoraux a lieu avec des experts indépendants, les doublons et les incohérences pourraient atteindre 30 % du fichier électoral, ce qui invalide complètement la position de la CENI. Quoique celle-ci tente de minimiser l’importance du nombre de doublons constatés, en regard du nombre total d’électeurs d’inscrits, elle ne peut pas éluder le fait, que l’existence même de ces doublons apporte la preuve évidente d’une entreprise délibérée en vue de fausser le résultat du scrutin à venir.
 
En effet nous sommes ici dans une élection législative. A la différence d’un scrutin du type élection présidentielle où tous les résultats sont compilés au plan national, il suffit dans une circonscription électorale d’un basculement de quelques voix pour inverser les résultats. C’est peut-être ce qui explique que l’on arrive à un nombre de doublons constatés très variable au niveau de chaque préfecture, allant de 62 cas à 987 cas dans celle où le phénomène est le plus accentué. Il sera intéressant – si la CENI daigne publier le « palmarès » des doublons par préfecture -, d’examiner méticuleusement ce qui pourrait paraitre n’être qu’un détail mais qui au contraire constitue le corps de la fraude électorale, vraisemblablement électronique, à venir le 21 juillet prochain !
 
Ainsi, tout doublon, constaté par la CENI n’est qu’un constat d’une future fraude massive à grande échelle. Alors pourquoi la CENI annonce-t-elle ces doublons en avance ? Simplement pour leurrer l’opinion en affirmant que le processus serait transparent. Mais surtout pour permettre à la Communauté internationale de se donner « bonne conscience » et d’accepter des élections frauduleuses basées sur des dysfonctionnements bien huilées et annoncés d’avance par la CENI. En regard de la tentative de fraude apportée par le constat des doublons, les élections doivent être repoussées. En conséquence les listes électorales doivent être invalidées et révisées contradictoirement. À défaut, le processus électoral par avance corrompu, ouvrirait la voie à des situations incontrôlables et dangereuses pour la paix civile.
 
Sur la foi des découvertes reconnues, personne ne peut croire une CENI qui fait dans le formalisme au lieu de se crédibiliser sur le fond. Les chiffres annoncés par le système informatisé qui n’aurait trouvé que 0,51 % des inscrits comme étant des doublons au niveau d’un Système d’Identification d’Empreintes digitales automatisé (AFIS) où les électeurs estimés à 3.098.519 ne se retrouvent pas eux-mêmes 1 restent sujets à caution. Mais le système de Faure Gnassingbé saura les retrouver dans le fichier informatique, qu’ils aient voté ou pas. Qui trompe qui ? L’ordinateur ou la CENI ?
 
Il semble donc que nous nous acheminions vers une fraude électronique massive, vraisemblablement au profit de l’Union des Forces du Changement de Gilchrist Olympio qui s’accommode trop bien de ce dysfonctionnement électoral institutionnalisé. Le parti UFC est devenu un auxiliaire indispensable pour que le parti UNIR de Faure Gnassingbé puisse former une nouvelle majorité au Parlement. Cette alliance, – contre nature pour le Père de la Nation togolaise assassiné en 1963, Sylvanus Olympio-, aura le mérite d’offrir une crédibilité altérée d’une fausse alternance aux yeux de la Communauté internationale, qui s’accommode encore trop souvent encore des formes mystificatrices de la démocratie du système Gnassingbé que de la démocratie de la vérité des urnes.
 
2. FRAUDE OU PRIVATISATION DE LA GESTION DES KITS ET FICHIERS ELECTORAUX
 
Le système électoral de Faure Gnassingbé n’a jamais été fiable depuis que les élections existent au Togo. Comment la société ZETES Industries, dirigée discrètement par le fils de l’ex-Commissaire européen au développement Louis Michel, et spécialisée dans la production de documents sécurisés apparemment uniquement pour les gens au pouvoir et leurs « réseaux », peut-elle être crédible dans la gestion des kits et des fichiers électoraux au Togo.
 
Chacun a pu mesurer le rôle de cette société en République démocratique du Congo (RDC) qui n’a de démocratique que le nom. Ce sont en effet les mêmes kits, déclarés non conformes par la RDC mais prêtés par cette dernière, qui vont être utilisés au Togo. Drôle de choix du Togo que d’aller chercher les kits électoraux non conformes dans un pays où la vérité des urnes tolérée par l’ensemble des grandes puissances occidentales, concorde étrangement avec la réalité des intérêts bien compris de la Françafrique au Togo. Combien le Togo paye pour faire nettoyer les doublons et les irrégularités une fois les élections terminées au Togo ? Tout ceci avec l’argent du contribuable togolais !
 
Que vaut l’éthique électorale de l’équipe de Faure Gnassingbé, désormais cannibalisant le parti Union des Forces du Changement (UFC) de Gilchrist Olympio ? Quel revirement spectaculaire pour le fils du Président Sylvanus Olympio que de choisir d’avaliser aujourd’hui un tel système militaro-civil, qu’il a par ailleurs, peut-être uniquement en façade, dénoncé pendant plus de trente ans du temps du « père » et cinq ans au temps du « fils » ? Chacun pourra juger de l’éthique qui présidera aux destinées du futur Parlement togolais avec un tel attelage politique fondé sur le déni de la vérité des urnes. Les lendemains électoraux risquent d’ouvrir la voie à des lendemains incertains au Togo. Surtout si la Communauté internationale choisit d’avaliser au Togo – comme elle le fit hier en RDC – un processus politique sans dialogue et non consensuel, reposant exclusivement sur le principe de banalisation de la fraude électorale et de la contrevérité des urnes.
 
3. FAURE GNASSINGBÉ ATTEND LE CLIVAGE DE L’OPPOSITION TOGOLAISE
 
Suite à l’ouverture de la période de dépôts de candidatures, les partis comme Union pour la République (UNIR) de Faure Gnassingbé, Union des Forces du Changement (UFC) de Gilchrist Olympio, Parti pour la Démocratie et le Renouveau (PDR) de Zarifou Ayéva et de nombreux indépendants ont déjà retiré leurs dossiers avec des grandes chances de les déposer remplis.
 
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13 juin 2013.
Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Coordonnateur général
 

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