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« La démocratie n’a de sens que s’il y a alternance. Sinon, pourquoi organiser des élections grâce, souvent, à l’aide financière de la communauté internationale qui a, ainsi, son mot à dire sur des situations qui relèvent de notre souveraineté ? » – Tshitenge Lubabu
 
A la suite du coup de force électoral spectaculaire perpétré par Ali Bongo avec l’aide de la Commission électorale nationale autonome permanente (Cenap) et la Cour Constitutionnelle gabonaises, est-il encore nécessaire d’organiser des élections dans certains pays d’Afrique, surtout francophones ? On pouvait faire économie des morts inutiles- souvent ce sont des innocents qui sont tués-, des fonds dilapidés pour organiser ces élections bancales. Cet argent aurait pu servir à construire où à rénover des hôpitaux, des écoles etc. Depuis la proclamation des résultats frauduleux provisoires le 31 août et les violences qui s’en sont suivies, toutes les activités sont paralysées au Gabon à ce jour. Et c’est un énorme manque à gagner pour le pays.
 
Jeudi, lors de l’audience publique de la Cour Constitutionnelle, l’avocat de Jean Ping, Jean-Rémy Bantsantsa a affirmé avoir les preuves de la falsification des procès-verbaux par la Cenap, institution chargée d’organiser les élections, en faveur du président sortant. La Cour Constitutionnelle, elle n’a pas fait de miracle. C’est le contraire qui aurait surpris. La plus haute instance du Gabon a toujours tranché en faveur du clan Bongo. Sur le contentieux électoral, elle a dit tout sauf le droit. La Cour n’a pas dit grand-chose sur le cas de Haut-Ogooué qui constitue la pomme de discorde entre Ali Bongo et Jean Ping, pour avoir affiché un taux de participation suspect, et a, comble d’injustice, annulé des bureaux de vote à Libreville et à Port-Gentil, confortant ainsi l’assise du président sortant. On dit souvent que les cheveux blancs sont de signe de sagesse, mais chez les bandes de gérontes qui composent les Cours Constitutionnelles en Afrique, « la vieillesse est un naufrage ». Même vers la fin de leur vie, ils ne sont pas capables de dire la vérité et avoir la paix du cœur avec leur Dieu.
 
La mascarade électorale gabonaise est typique de ce qui se passe dans nombre de pays africains francophones le Togo, le Congo, le Tchad, le Cameroun etc. où les institutions impliquées dans l’organisation des élections sont toutes aux ordres du Palais.
 
Au Togo par exemple, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), la Cour Constitutionnelle, la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac) sont assujetties à Faure Gnassingbé au pouvoir depuis 11 ans. L’institution militaire lui est soumise et prête à tout. Pour certains, la création du pool financier, OTR (Office togolais des recettes) symbolise la centralisation de toutes les ressources pour faciliter la prédation par le clan présidentiel. Bref, « tous les éléments indispensables à la fraude sont en place », soutiendra un acteur politique. D’ailleurs, depuis une cinquantaine d’années, toutes les élections organisées au Togo ont été remportées par le père et le fils et la donne n’est pas prête de changer.
 
De façon caricaturale, les consultations électorales dans certains pays d’Afrique ressemblent à un match de football où l’arbitre central, les juges de touche, le commissaire au match sont tous en faveur d’une équipe. Il arrive même que les joueurs de l’équipe adverse marquent contre leur propre camp. Dans ces conditions, la victoire est quasi-impossible.
 
Le point commun à tous ces pays cités haut, c’est que le mandat présidentiel n’est pas limité. Ce verrou a été sauté, permettant à un seul individu de rester indéfiniment au pouvoir par les fraudes électorales, la corruption, la violence…Faut-il encore organiser des élections ?
 
Source : Médard Amétépé, Liberté / 27avril.com
 

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