© togoactualite – 23 juillet 1992-23 juillet 2016, il y a 24 ans que le leader du Parti socialiste panafricain (PSP) Tavio Ayawo Tobias Amorin a été arraché par les balles meurtrière d’un soldatesque à l’affection du peuple togolais.
 
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Brillant politicien, Tavio Amorin revenait ce jeudi soir d’une visite à un proche parent dans le quartier Tokoin-Gbonvié quand un individu vida son chargeur sur lui.
Il avait la veille pris part à une émission sur Radio Lomé, la chaine nationale, en tant que membre de la Commission constitutionnelle du HCR, le parlement de transition, chargé d’éclairer l’opinion sur la nouvelle Constitution en cours d’élaboration. Au cours de cette émission, Tavio s’était farouchement opposé à toute idée de modifier ce projet de constitution pour permettre au chef de l’Etat d’alors le Général Eyadema d’être candidat à l’élection présidentielle alors que le lui interdisait le statut des FAT et une décision de la Conférence nationale souveraine.
Pour beaucoup d’analystes son sort avait été scellé à la suite de cette émission.
Position réconfortée par la fait que le crime soit signé par son auteur qui a laissé sa carte d’identité, il n’a jamais été inquiété.
Selon le communiqué publié le 24 juillet par le gouvernement, les agresseurs ont abandonné sur les lieux de l’attentat « une carte professionnelle au nom de KAREWE Kossi, né en 1967 à Pya, préfecture de la Kozah, gardien de la paix en service à l’Ecole de Police en qualité de moniteur de sport, un pistolet mitrailleur de calibre 9mm, un revolver Smith and Wesson 357 magnum, trois chargeurs de P.M., un chargeur de pistolet mitrailleur, des munitions, deux grenades, deux bouchons allumeurs et une paire de menottes ».
 
Mortellement atteint Tavio passera quelques jours au CHU Tokoin de Lomé avant d’être rapatrié en France où il rendu officiellement l’âme le 29 juillet.
Depuis sa disparition aucune lumière n’a été faite sur son assassinat.
A l’occasion du dixième anniversaire de son assassinat, la famille a adressé un courrier au chef de l’Etat Gnassingbé Eyadema dont la teneur suit :
 
« Monsieur le Président, (…)
Notre constitution proclame en son article premier que la République Togolaise est un Etat de droit. Nous sommes fondés à attendre des autorités politiques qui exercent le pouvoir qu’elles prennent leurs responsabilités.
Nous ne comprenons pas pourquoi la justice n’a jamais pris l’initiative d’ouvrir, comme elle en a le pouvoir, le devoir, la procédure d’information afin de connaître de ce crime perpétré sur la personne d’un leader politique, de surcroît membre « d’une institution d’Etat, le Haut Conseil de la Ré publique, Parlement de Transition. (…)
Dans les tous prochains jours, nous allons déposer une plainte auprès du procureur de la République contre X pour tentative d’assassinat et assassinat. Nous nous porterons partie civile.
Nous osons croire que rien ni personne ne s’opposera à cette action car nous sommes déterminés à obtenir que justice soit rendue.
 
Nous entendons sentir le poids de vos fonctions dans notre légitime action de recherche de la vérité dans cette douloureuse affaire qui nous a tant traumatisés. »

Dix autres années sont passées et les auteurs et les commanditaires de ce lâche assassinat courent encore les rues. L’un d’être eux clairement identifié a rendu l’âme l’année dernière.
Pourquoi le décès de Tavio Amorin intervenu le 26 juillet 1992 n’a été annoncé au peuple que le 29 juillet ? Le peuple a droit à la vérité sur cet assassinat. Il y a beaucoup de non dits et de zone d’ombre. Que s’est-il passé pour que l’ambulance transportant le leader du PSP tombe en panne en pleine évacuation sanitaire ? S’agit-il d’un sabotage orchestré et planifié pour l’approcher et lui donner le coup de grâce ? Pourquoi une ambulance suivait le cortège ? La panne était-elle planifiée ? Tavio a-t-il été poignardé après cette panne ? y-avait-il une marque de blessure à l’arme blanche à son front, côté droit, résultant d’une blessure qui n’était pas constaté à l’hôpital de Lomé avant son évacuation, voilà autant de questions qui aujourd’hui demeurent sans réponse.
 
Aujourd’hui, plupart de ces camarades avec qui ils luttaient ont tourné casaque et ont rejoint le pouvoir en place.
Tavio Amorin, jeune politique togolais revenu au pays à la suite de la loi d’amnistie du début des années 90, a éclaboussé la Conférence nationale souveraine du Togo par son talent, sa connaissance et maîtrise des dossiers malgré son jeune âge.
 
Cette fougue de jeunesse et cette quête pour la vérité et la liberté, il le paiera de sa vie.
 
lomévi (www.togoactualite.com)
 

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