22è_anniversaire_car_avril2013
 
Le Comité d’action pour le renouveau (CAR) a réuni mardi à l’occasion de son 22e anniversaire de naissance, hommes politiques, leaders d’opinion, journalistes et militants autour d’un exposé présenté par son président d’honneur Me Yawovi Agboyibo sur le thème : « La crise sociale est indissociable de la mauvaise gouvernance des ressources publiques ».
 
À l’ouverture des débats, Me Paul Dodji Apévon, président en exercice du CAR a fait le diagnostique du « mal togolais », un mal qui selon lui est d’abord et avant tout lié à « la mauvaise gouvernance ».
 
Parlant des manifestations du 15 avril 2013 à Dapaong ayant entraîné le décès de deux enfants, l’avocat s’est insurgé contre ces faits en soutenant que « rien ne pourrait expliquer l’utilisation par la police d’armes à feu contre une manifestation d’enfants ».
 
Celui-ci dans son discours d’ouverture s’est également attaqué à l’organisation d’élections législatives dans le pays qui selon lui, est fait « sans un minimum de consensus ». Pour mettre fin à ce système de gouvernance et procéder à une « bonne redistribution des richesses », l’homme appelé « tous les Togolais à s’associer à la lutte pour l’alternance ».
 
Le 30 avril 2012, à l’occasion de la célébration du 21e anniversaire du CAR, Me Yawovi Agboyibo avait recommandé le « déverrouillage des institutions de la République » comme l’une des solutions à la « crise togolaise ». « Un an après, qu’est-ce qui a changé ? Notre pays se porte-t-il mieux ? La gouvernance a-t-elle changé ? », c’est à toutes ces questions que l’orateur a essayé d’apporter des pistes de solutions à l’occasion de ce 22e anniversaire de l’un des premiers partis politiques de l’ère démocratique qui a vu le jour le 30 avril 1991.
 
« La rupture annoncée en matière de gouvernance du Togo et la fin de la crise sociale sont-elles amorcées avec l’avènement de l’UNIR ? », s’est interrogé le conférencier d’entrée de jeu. La réponse apportée à cette interrogation par l’ancien Premier ministre a été négative. Me Yawovi Agboyibo dénonce dans son exposé le « pillage des finances publiques et leurs conséquences désastreuses, des pratiques discriminatoires en matière d’accès aux emplois et marchés publics et parapublics, l’impuissance des institutions de régulations de la gouvernance des ressources publiques ». Citant en cette matière l’économiste Nadim Khalif, le conférencier soutient que « les recettes publiques qui échappent chaque année au budget national se chiffreraient à des centaines de milliards de francs CFA. Il parlait de 300 milliards de francs CFA chaque année », a indiqué ce dernier tout en fustigeant la discrimination à l’embauche ayant court dans le pays. « Lorsque nous prenons un diplômé aujourd’hui, il n’a aucune chance d’être recruté sans faire semblant d’appartenir au parti au pouvoir », a-t-il dénoncé.
 
Que faire pour libérer les ressources publiques de la mauvaise gouvernance ? s’est interrogé l’orateur dans une seconde partie de son exposé.
 
Après les batailles pour l’obtention des droits fondamentaux des Togolais menée dans les années 90, l’orateur pense que l’heure a enfin sonné pour mener un second combat, « celui de la libération des ressources publiques ». La prochaine bataille, a-t-il martelé, portera sur la redistribution équitable des ressources nationales et la gestion équitable des biens publics au profit de tous les citoyens quelles que soient leurs appartenances politiques.
 
Pour se faire, celui-ci conseille le « déverrouillage des mécanismes servant de rempart aux prédateurs des ressources publiques » comme un préalable nécessaire.
 
La mise en œuvre des dispositions de l’APG, la synergie des forces politiques du pays et l’engagement citoyen, telles sont, selon Me Yawovie Agboyibo, les mesures à prendre pour la réalisation d’un tel idéal. « C’est pour cela qu’il est primordial que les représentants des forces vives se retrouvent sans délai en dialogue national pour procéder aux réformes nécessaires à une gestion saine et à une répartition équitable des ressources publiques », a recommandé cet ancien président de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH).
 
Olivier A.
 
afreepress
 
 

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