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« Quand on n’a plus d’honneur, on n’a plus de famille » (Victor Hugo)
 
A Dapaong, à Tsévié comme à Lomé, ils sont trois procureurs qui ont pour noms : Aboudal-Raouf Bagna, Amine Kapi, et Blaise Essolissam Poyodi. Ils ne sont que quelques échantillons sur l’ensemble du territoire national révélés dans leurs maladresses au public ces derniers temps à la faveur de l’actualité sociale, politique et judiciaire dominante de ces derniers mois. Lors d’une conférence de presse organisée le 18 avril par le ministre Hamadou Yacoubou, celui-ci a annoncé que le décès de Douti Sinanlengue était consécutif à une intervention chirurgicale qui a mal tourné, et que « ce n’est pas sur des coups qu’on a des intestins perforés. Les éléments d’une expertise médicale disent clairement que c’est une infection qui a tué l’enfant ; le démenti du gouvernement est formel et ce qui a été dit sur RFI est faux ». L’expertise médicale s’est arrêtée à un premier niveau de constat, et c’est fort de cela, qu’on a cru devoir faire le dos rond.
 
Allant dans le même sens que le ministre et son gouvernement, son alter ego, Procureur de la République près le tribunal de Dapaong annonce dans une mise au point le même jour, que l’enfant ne portait pas de traces de coups. Il précise « qu’il s’agissait plutôt d’une contusion de l’abdomen ayant entraîné une péritonite aiguë généralisée par perforation de l’intestin grêle ». Le procureur reprenait ainsi un diagnostic établi par un médecin, insistant sur le fait que le corps de Douti ne portait pas de traces de coups. Ignorant de la médecine, il pensait avoir suffisamment d’éléments de couverture pour pouvoir se dresser sur ses ergots et protéger les forces de sécurité et partant, le gouvernement, en abandonnant la famille et le défunt à leur triste sort, conformément à un zèle propre à nos magistrats habitués à des dénis du droit et à tronquer la vérité. Des professionnels de la santé ont réagi, déclarant qu’il est reconnu que des chocs violents dans le ventre peuvent provoquer des lésions internes sans laisser de traces sur la peau. La famille de Sinanlengue a même affirmé que lorsqu’il était encore lucide, il a bien confirmé avoir été battu par des hommes en uniforme.
 
A Tsévié, dans le Zio, un autre Procureur de la République : Amine Kapi. Il s’est tristement illustré dans l’affaire dite Agba Bertin. Lorsque Atandji Kodjo, par manipulation, avait été obligé à porter plainte contre Agba pour une prétendue diffamation pour l’avoir accusé de tentative d’empoisonnement, c’est qu’on voulait se servir de lui, avec bien entendu, la complicité du Procureur Amine, pour prolonger le maintien en détention de quelqu’un dont la tête ne plaît pas. Lorsque, revenant à la raison, Atandji avait choisi de renoncer à sa plainte en le retirant, c’est le même Procureur qui s’est investi pour l’en dissuader. Il a usé de tous les moyens de pression, y compris de menaces et de manipulations par des espèces sonnantes et trébuchantes. Mais, Atandji Kodjo refusera délibérément, sauvant ainsi Agba Bertin d’une détention arbitraire. Pour rappel, le droit togolais militait sur deux tableaux en faveur de sa libération.
 
Enfin, le Procureur Blaise Poyodi dont on dit qu’il a fait de brillantes études de droit et qui jusqu’ici ne nous a séduit que par sa belle voix et son calme naturel. C’est tout. Il n’a encore convaincu aucun Togolais peut-être le Pouvoir seul, pour lequel il roule visiblement. En tant que remplaçant de Robert Bakaï, nous estimons que c’est le dossier des incendies qui l’a porté au devant du public qui le découvre depuis ce début d’année, qui va inexorablement pourrir sa carrière à peine démarrée avec trop d’impairs, tenant vaille que vaille à entrer dans les bonnes grâces du Pouvoir. Il a le devoir entre autres, d’expliquer aux Togolais ce cheveu sur la soupe que constitue Shlomo Maor. Un Procureur en combine avec le ministre de la justice, lui-même visiblement aux ordres du sommet de l’Etat qui manipule tout le monde dans cette affaire d’incendie pour les besoins d’une cause perdue d’avance… Qu’il se rappelle que Loum l’a déjà « tué par ses révélations ». En temps opportun, Poyodi aura des choses importantes à expliquer aux Togolais.
 
Alain SIMOUBA
 
Liberté Togo
 
 

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