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Faure Gnassingbé finira-t-il par rester au pays au moins deux semaines d’affiliée ? Visiblement, le locataire du Palais de la Marina se sent plus à l’aise à l’extérieur que dans son propre pays et sa bouseuse capitale. Les frais de ses déplacements à l’extérieur du pays depuis une dizaine d’années qu’il est au pouvoir auraient construit des dizaines de kilomètres de route.
 
Le tour du monde version Faure Gnassingbé ne semble pas s’arrêter si tôt. Il y a plus de dix jours, il était au Canada, particulièrement à Montréal pour une conférence destinée à la mobilisation des ressources pour le Fonds Mondial. Rappelons que le Togo avait été accusé par le Fonds Mondial de détournement des sommes destinées à acheter des moustiquaires évaluées à des centaines de millions et il lui fut exigé le remboursement des fonds (sic). Ensuite il a mis le cap sur New York pour participer aux Assemblées générales des Nations Unies. Contrairement au programme pré établi, il a dû quitter New York sans renoncer son discours à la tribune. A peine de retour de New York, il reprend l’avion pour Libreville où il a pris part à la cérémonie d’investiture d’Ali Bongo, le mal élu qui a tout fait pour garder le fauteuil présidentiel en marchant sur des cadavres de ses compatriotes. La présence de Faure Gnassingbé à Libreville n’était pas étonnante, vu que les deux fils à papa non seulement font partie de la clique des mal élus, mais en plus nourrissent l’ambition morbide de régner à vie sur leur pays.
 
L’avion le ramenant de Bongoland n’a pas encore atterri qu’il a repris les airs, direction Tel Aviv en Israël pour assister aux obsèques du président de ce pays Shimon Peres présenté comme un grand ami du Togo sans qu’on ne sache dans quel domaine. De Tel Aviv à Lomé, l’avion reprend la direction d’Addis-Abeba. Il faut dire que pour plusieurs raisons, Faure Gnassingbé adore le pays de Menelik II au point d’y passer trois jours. L’information vient du service de communication de la présidence de la République : « Le chef de l’Etat, le Président Faure E. Gnassingbé est attendu ce lundi 03 octobre 2016 à Addis-Abeba en Ethiopie pour une visite de trois jours ( 3) jours. Du point du protocole, il s’agit de la première visite de cette nature du Président Gnassingbé dans un pays frère, depuis la signature de l’accord bilatéral de coopération le 1er février 2011. Le chef de l’Etat togolais aura des entretiens avec son homologue éthiopien, Moulatu Teshome ainsi qu’avec Haile Mariam Dessalegn, Premier ministre, Chef de l’Exécutif. Lomé et Addis- Abeba entretiennent déjà un fructueux partenariat multiforme, particulièrement en matière d’assistance technique, formation, travaux publics, agriculture et assainissement. Cette coopération sera bientôt étendue aux aspects culturels et touristiques. Les activités à l’agenda de ce déplacement comprennent notamment la signature d’accords bilatéraux, des visites de sites industriels et l’inauguration officielle d’une ligne ferroviaire régionale. Conformément aux usages, un diner d’Etat sera offert en l’honneur du Président de la République au palais national, au premier jour de sa visite ».
 
Lorsqu’on analyse ce programme, on décrypte facilement que cela ne comporte rien de sérieux. C’est juste une ballade en bonne compagnie pour se déstresser avant le fameux sommet sur la sécurité maritime au Togo. De mémoire des Togolais, il n’existe aucune trace d’éthiopien dans une quelconque assistance technique, formation, travaux publics ou assainissement au Togo, à moins qu’ils soient des clandestins. Les Ethiopiens dans l’expertise agricole au Togo ? Cela relève d’une imagination fertile puisque leurs traces ne sont visibles nulle part. C’est d’ailleurs impensable que des gens qui font face en permanence à une famine, exportent leur expertise en agriculture ailleurs alors qu’ils devaient s’en servir pour régler leur propre problème. Au bout du compte, on voit bien que ce programme ne peut en aucun cas immobiliser un chef d’Etat trois jours durant, à moins que, et visiblement c’est le cas, ce voyage de Faure Gnassingbé réponde à d’autres objectifs. Si Faure Gnassingbé cherche à s’inspirer d’un modèle de développement, le Ghana voisin est un exemple, une croissance à deux chiffres. En plus les peuples sont les mêmes et le voisinage permet d’y aller à pied pour toucher du doigt les prouesses de nos cousins de l’Ouest.
 
L’Ethiopie est l’un des pays les plus répressifs en Afrique. La plupart des journalistes indépendants dans ce pays sont derrière les barreaux et le pouvoir est toujours aux mains d’une minorité depuis des décennies comme au Togo. La situation politique est tellement préoccupante que le pays serait au bord de la guerre civile, si on s’en tient aux déclarations sur RFI de René Lefort, spécialiste de la Corne de l’Afrique : « Les dernières grandes manifestations marquent une étape supplémentaire dans la crise systémique que traverse l’Ethiopie, et effectivement le mot de guerre civile n’est pas à exclure. Il a d’ailleurs été utilisé par le Premier ministre lui-même, qui a dit que l’Ethiopie était en train de glisser vers une situation de guerre civile, comme celle que connaissent les pays voisins ». Les manifestants Oromos contestent la main de fer du régime qui dirige l’Ethiopie depuis 25 ans. Ils sont rejoints depuis quelques semaines par des activistes de la région Amhara, la deuxième ethnie du pays, qui a lancé de nouveaux appels à manifester pour les prochains jours.
 
Que va chercher durant trois jours Faure Gnassingbé dans ce pays au bord de la guerre civile ? Pas si sûr que cette visite réponde au programme décliné par son service de communication.
 
Source : Ferdi-Nando, L’Alternative No. 560 du 04 octobre 2016
 

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