Après l’épouse de Joseph Eza, Anne Eza qui a lancé un cri d’alerte pour que le régime de Faure Gnassingbé libère son mari, c’est le tour de la mère de Folly Satchivi, Mme Déborah Sossou d’exiger qu’on lui rende son fils. Lisez plutôt !
Depuis près de deux mois, mon fils, Foly Satchivi vit dans un trou, loin de moi et de ses frères et sœurs.
Foly était incapable de subvenir à ses propres besoins. Il fallait que j’y pourvoie. En totalité. Mais le procureur l’accuse de s’être procuré des armes; dans le but d’organiser une rébellion !
J’étais aux funérailles d’une connaissance. Mon téléphone sonne. Je ne connais pas la voix à l’autre bout du fil. «Ton fils vient d’être arrêté», me lance sur un ton inquiétant mon interlocuteur. Je panique. Et je prends la route. A la recherche de l’endroit où ils ont amené mon fils. Je me dirige d’abord vers la Cour d’appel. Un autre coup de fil.
Un voisin qui m’informe: ils étaient à la maison. Dans ma propre chambre! Ils ont fouillé toute la chambre. Renversé tous mes effets. Même les plus intimes. A la recherche d’armes. Peine perdue. Ils n’ont rien trouvé. Mais ils l’ont amené quand même. Et depuis, j’attends une explication. Pourquoi ont-ils emmené mon fils? Pourquoi?
Depuis son trou, mon fils est gravement malade. Il a demandé à se faire soigner par le médecin de son choix. J’ai même acheté un bon de consultation à cette fin. Mais, on lui refuse aussi le droit de se faire soigner. Pour soulager son mal de ventre, il est obligé de s’attacher le ventre à l’aide d’un pagne. Il n’arrive plus à manger. Hormis quelques fruits, une banane ou une orange, une fois en passant. Il est méconnaissable. Il dépérit de jour en jour.
Je n’ai plus la force ni la patience d’attendre. C’est maintenant que je veux mon fils. Rendez-moi mon fils! Rendez- le moi!
Déborah Sossou
 
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