Le gouvernement togolais par certains actes montre de plus en plus sa volonté d’organiser les élections locales cette année, afin de parachever la mise en place des institutions chargées de conduire le processus de décentralisation. Au même moment, des voix discordantes se prononcent au sein de l’opposition pour rejeter la tenue de ces élections.

La Dynamique monseigneur Kpodzro (DMK) est l’entité de l’opposition qui a donné le ton et qui continue, à travers la voix de sa coordonnatrice, Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, de rejeter l’idée de nouvelles élections. Pour elle, les Togolais ont plus important à faire en ce moment. De plus, elle trouve qu’il faut régler le litige lié à l’élection présidentielle du 22 février 2020 avant toute nouvelle élection. Cette position est compréhensible quand on sait que le candidat malheureux de la DMK, Agbéyomé Messan Kodjo, continue de réclamer avoir gagné le scrutin de 2020. En même temps, il faudrait faire remarquer que la DMK est presque seule à tenir ce discours. Plusieurs partis politiques de l’opposition dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC), de JeanPierre Fabre se préparent activement pour participer à ces élections. Le parti au pouvoir, Union pour la République (Unir) commence par mettre en marche sa machine électorale. Il y a des signes qui ne trompent pas. L’Assemblée nationale a voté dès la rentrée parlementaire comptant pour la première session ordinaire de l’année 2022, la loi instituant les régions. Le gouvernement de son côté a adopté un projet de loi visant à modifier le code électoral, toujours dans le sens de l’organisation des élections régionales.

Cela veut dire que la tenue de ces élections est imminente. Les partis politiques de l’opposition devraient plutôt commencer à affûter leurs armes s’ils veulent vraiment aller à la conquête du suffrage universel. La DMK est rejointe dans sa position par un certain Nathaniel Olympio président du Parti des Togolais. « On n’invite pas quelqu’un au bal du soir pendant qu’on le piétine dans la boue. Le régime togolais le fait avec le peuple. Il organise une élection factice, se déclare vainqueur, réprime les contestations puis organise un dialogue. Il reprend ce cycle tragique cette année », a écrit Nathaniel Olympio. Venant d’un leader dont le parti est champion du boycott des élections depuis sa création, cela n’étonne guère. Il faut rappeler que le Parti des Togolais n’a jamais participé à une seule élection au Togo. Le leader de ce parti a participé à la Coalition des 14 et, il ne jure que par la révolution. C’est l’un des opposants qui pensent que le pouvoir est incarné par la famille Gnassingbé depuis plus de cinq décennies et que Faure Gnassingbé devrait juste libérer le pouvoir et le laisser… mais à qui ? On a l’impression d’être dans un conte de fées. Ce sont les mêmes qui risqueront de se déchirer pour ce pouvoir et c’est le peuple qui en souffrira. Nathanaël Olympio et ses camarades feraient mieux de développer des stratégies pour battre Unir à la régulière dans les urnes. Pourront-ils y arriver un jour ? Difficile de le dire, quand on connaît l’état actuel de l’opposition togolaise. Finalement, que proposent au juste les opposants ant iélections pour une gouvernance efficiente du pays ? Rien du tout!

TOGOMATIN N° 1016 DU LUNDI 14 MARS 2022

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