« La dictature parfaite serait une dictature qui aurait une apparence de démocratie, une prison sans murs dont les prisonniers ne songeraient pas à s’évader, un système d’esclavage où, grâce à la consommation et le divertissement, les esclaves auraient l’amour de leur servitude » – Aldous Huxley

 
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Dans les sociétés modernes, la démocratie a remplacé la tyrannie. Quand bien même ce n’est pas un système parfait, il donne au moins à tout citoyen, quelle que soit sa condition, le droit d’élire librement ses représentants pour une durée déterminée et de les sanctionner lorsqu’ils n’apportent pas de solutions à ses problèmes.
 
C’est dans cet esprit qu’Abraham Lincoln disait que « la démocratie c’est le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple ». C’est la norme d’ailleurs dans tous les Etats qui se veulent démocratiques et civilisés.
 
La démocratie n’a de sens que s’il y a alternance au sommet de l’Etat qui elle-même est un facteur déterminant pour le développement des jeunes nations d’Afrique. « Le principe de l’alternance politique, avant d’être une valeur démocratique, est surtout une exigence de droit naturel. Précisément parce que les gouvernants sont à notre service, il est légitime de les remplacer quand nous estimons qu’ils ne remplissent plus leur mission ou qu’ils ont atteint une limite qui ne leur permet ou ne leur permettrait plus de bien remplir cette mission », rappelle le clergé catholique dans sa lettre pastorale.
 
Il est certain qu’un pays où il n’y a pas d’alternance ne peut jamais aller de l’avant. Un président qui cumule mandat sur mandat n’est jamais à l’écoute de son peuple et n’en fait qu’à sa guise puisqu’il est sûr d’être réélu d’une part grâce aux fraudes électorales massives sans compter d’autre part de gigantesques pillages et détournements en toute impunité puisque toute la nation devient sa propriété privée.
 
C’est malheureusement la situation dans laquelle se trouve le Togo, un pays pris en otage par une minorité et qui retarde sa marche en avant. Depuis 50 années, c’est une seule famille qui règne sans discontinu et confond royalement république et royauté. Mal gouvernance chronique, corruption, népotisme, pillages des richesses nationales, détournements des deniers publics, etc. sont la marque du pays aujourd’hui. Il suffit d’observer le train de vie sultanesque de nos gouvernants pour s’en rendre compte. Comme l’admettait Faure Gnassingbé lui-même, une minorité s’est emparée des richesses du pays. Conséquence, le pays végète dans une grande misère et pauvreté, et cela fait des décennies que cette situation dure. Pendant que la minorité vit dans une abondance insolente en s’affranchissant des règles établies, la grande majorité des Togolais vit un véritable enfer.
 
La situation n’est pas près de changer puisque ceux qui sont au pouvoir ne manifestent aucune volonté de changer la donne. Les questions de réformes constitutionnelles et institutionnelles, de décentralisation, de consolidation de la démocratie, de gouvernance et d’Etat de droit sont reléguées aux oubliettes. Les gouvernants ont transformé la République en un royaume dont la seule ambition est l’accumulation des richesses au détriment de l’Etat et du plus grand nombre.
 
Le Togo est notre propriété collective. Il ne saurait être l’apanage d’un clan, d’une famille. Il est temps qu’on mette fin à ce régime autoritaire qui n’a que trop duré.
 
Source : Médard Amétépé, Liberté
 

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