« J’ai vu, pendant toute ma vie, sans en excepter un seul, les hommes, aux épaules étroites, faire des actes stupides et nombreux, abrutir leurs semblables, et pervertir les âmes par tous les moyens. Ils appellent les motifs de leurs actions: la gloire » – Isidore Ducasse
 
cari_pagne_faure


Une délégation des vieilles rombières d’UNIR regroupées au sein de la fameuse CFU (Convention des femmes Unir) a effectué, dimanche 26 juin, une visite à l’hôpital Saint-Jean de Dieu d’Afagnan. On pouvait imaginer que ces vieilles qui font partie de la minorité qui pille le pays dont parlait leur champion Faure Gnassingbé, portaient dans leurs gibecières beaucoup de cadeaux, mais aussi des produits pharmaceutiques pour soulager les malades ou des ambulances, lits ou autres matériels pour doter l’hôpital.
Caricature : Donisen Donald / Liberté
 
Nenni ! Surfant sur la misère et la détresse des populations appauvries et clochardisées par 50 années de gabegie, de corruption et de pillage des richesses du pays par le régime en place, ces femmes UNIR n’ont trouvé mieux que d’offrir des pagnes griffés UNIR aux patients qu’elles ont ensuite exposés avec leurs « butins » sous les flashs des photographes. On se croirait en période électorale. Les images ont circulé abondamment sur les réseaux sociaux suscitant des flots de commentaires.
 
La propagande est la chose la mieux partagée à l’UNIR. Un parti ressemble à la cour du roi Pétaud où chacun se lève et fait ce que bon lui semble. A moins que ces femmes n’aient fait ce don sur instruction personnelle de Faure Gnassingbé. Le nom du Prince qui incarne la plus haute institution de la République étant devenu un label que chacun utilise au gré de ses humeurs.
 
C’est scandaleux et révoltant, ce qui se passe dans ce pays, cette manie que certains ont à crétiniser les populations. Comme le fait remarquer un compatriote, le caractère sacré de l’être humain a déserté ces femmes UNIR. Oui, elles n’ont visiblement aucune notion de dignité, de respect pour la vie et ces malades en particulier. Autrement, elles se seraient abstenues d’un tel geste honteux.
 
En avril 2016, Faure Gnassingbé avait lancé le « e-village », un projet qui vise à doter les chefs des cantons et villages de téléphones portables, de carte Sim et de crédit de communication mensuel. L’objectif, avait-on dit, est d’améliorer le quotidien des populations où qu’elles se trouvent sur le territoire national. Les chefs traditionnels devraient faire de ces kits de véritables outils d’alertes pour prévenir les risques sanitaires et sécuritaires et permettre aux opérateurs d’améliorer la couverture réseaux du territoire.
 
Mais qu’a-t-on finalement vu ? Ce sont finalement des téléphones X-TIGI de qualité douteuse avec un crédit de communication de 500 FCFA qui ont été offerts aux têtes couronnées. Ce qui est scandaleux dans cette histoire, c’est que ces téléphones « kpayo » (de peu de valeur) était dans une sacoche à l’effigie de Faure Gnassingbé. Voilà comment le régime cinquantenaire Rpt/Unir se moque des chefs traditionnels et partant, des populations.
 
A l’UNIR, on se comporte comme à l’ère du parti unique où tous les Togolais sont obligés d’adhérer à un creuset national. Or cette époque est bien révolue. Le Togo compte aujourd’hui pas moins de 110 formations politiques. Mais les responsables et membres du parti de Faure Gnassingbé continuent de vivre enfermés dans ce passé peu glorieux en ressuscitant les pratiques décriées de l’ex-parti Etat, le RPT.
 
Source : [29/06/2016] Médard Amétépé, Liberté No. 2223
 

LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here