Devenue un phénomène mondial, l’inflation oblige chaque pays à revoir ses plans en interne pour apporter des réponses concrètes aux préoccupations de ses populations. Au Togo, le Gouvernement a décidé le lundi dernier de mettre en veilleuse la Taxe sur Véhicule à Moteur (TVM) pour toutes les catégories de véhicules de transport de marchandises et de personnes à usage commercial. Une mesure insuffisante qui mérite d’être soutenue par d’autres mesures plus courageuses et drastiques pour espérer contenir réellement les effets de l’inflation.

Suite à la hausse du prix des produits pétroliers, le Gouvernement togolais avait promis « une batterie de mesures » visant à aider atténuer les effets de l’inflation. Quelques semaines après cette annonce, les autorités annoncent la suspension de la TVM comme mesure pouvant soulager les difficultés des populations notamment dans le secteur des transports. En effet, selon le Gouvernement, cette nouvelle mesure s’inscrit dans la continuité des actions entreprises par l’exécutif en faveur des populations. Cette suspension, d’après le communiqué signé par les ministres de l’économie et des transports, devrait permettre « d’atténuer l’impact de l’inflation constatée sur les activités de transports de marchandises et de personnes ».

Cette décision concerne toutes les catégories de véhicules de transport de marchandises et de personnes à usage commercial. Relancée en 2019 pour doter la SAFER de qui devra couter à l’Etat togolais près de 2 milliards de francs CFA en recettes fiscales, et va devoir atténuer la flambée des prix de transport, qui est provoquée par la hausse du prix du carburant. Cette suspension intervient alors que le contrôle du paiement de la TVM était attendu pour démarrer dès ce mois d’avril. Le Togo, qui depuis le 29 mars dernier, connait une hausse des prix des produits pétroliers, la première depuis juin 2021, n’échappe pas aux conséquences fâcheuses de cette augmentation. Et comme l’on pouvait s’y attendre, cette augmentation a profondément affecté le pouvoir d’achat des populations. Selon les explications du Gouvernement, il y avait une réelle nécessité de réajuster les prix pour continuer à assurer l’approvisionnement au pays. Deux principales raisons justifient cette augmentation des prix des produits pétroliers : l’environnement économique mondial marqué par une augmentation exponentielle du prix du baril et la guerre en cours entre l’Ukraine et la Russie, important pays producteur de pétrole. « En 2019, le pétrole brut était à 18 dollars le baril. Aujourd’hui, nous sommes passés à 110 voir 120 dollars….Si les prix sont maintenus à ce niveau depuis le 03 juillet 2021, c’est parce qu’il a eu de gros efforts fournis par le Gouvernement. Cette situation a fait saigner suffisamment le budget de l’Etat » avait expliqué le ministre du commerce, Kodjo Adedzé. En dehors de la suspension de la taxe sur les véhicules à moteur (TVM), le Gouvernement devra prendre d’autres mesures pour soulager les ménages comme ce fut le cas dans plusieurs pays de la sous région. Si selon le ministre des transports, Atcha-Dédji Affoh, les autres mesures du gouvernement devront prendre en compte tous les secteurs en dehors de celui des transports, il convient de rappeler que l’Etat devra très urgemment penser à subventionner les produits de première nécessité, l’eau et l’électricité ; renforcer la luttecontre les spéculations et travailler au plafonnement des prix comme promis récemment par le Gouvernement. L’Etat devra également penser à une relance des transferts monétaires au profit des couches vulnérables. Tout comme les autres pays ouest africains et même du monde, le Togo aussi subit le phénomène d’inflation avec un taux record de 4,1% depuis une décennie. La vie est de plus en plus chère au Togo ces deux dernières années malgré une croissance de 5,3% enregistrée en 2021. Dans un contexte général caractérisé par la crise sanitaire qui continue d’affecter tous les secteurs économiques des Etats africains, le problème de cherté du cout de la vie n’épargne aucune couche de la population. Et le quotidien des ménages ressemble plutôt à un calvaire. Au regard des difficultés qu’éprouvent les populations face au phénomène de l’inflation, il urge que des mesures d’envergure soient prises pour soulager la souffrance des populations. Ce n’est qu’à ce prix que l’on pourra apporter des réponses concrètes aux cris de détresse des populations durant ces périodes difficiles.

ECHOS DU PAYS N°434 DU 14 AVRIL 2022

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