Mais, paradoxalement, cette maladie grave devient une formidable chance pour le corps atteint, ici le régime à la trop grande longévité des Gnassingbé, de tenir debout malgré ses articulations rouillées, rongées. Aussi, n’a-t-il objectivement aucun intérêt à en guérir.
En revanche, cette maladie, celle dont le régime est atteint pour son bonheur, détruit plus insidieusement les oppositions qui le combattent, ces oppositions qui, assez souvent, comme le caméléon dans son environnement, changent de couleurs, s’adaptent à leur contexte local, mais, contrairement au caméléon qui, tout en changeant régulièrement de couleurs, demeure authentiquement un caméléon, nos oppositions courent, elles, le risque de se retrouver profondément déformées, perverties, pour n’être plus que la caricature du régime qu’elles tentent d’évincer. Elles en deviennent l’ombre, juste l’ombre, et permettent à un jeu très pervers de se renforcer, jeu pervers qui emprunte à ce qu’on s’évertue à appeler démocratie un verbiage plus creux que bien des imprécations de certains de nos opposants de pacotille sur facebook.
Eh ben, nous aussi, en nous contentant de tels constats et en nous répandant en critiques, souvent sans esprit critique, sommes atteints de la même maladie. Sur facebook et partout, nous ne sommes plus que des produits caricaturaux d’une dictature caricaturale.
Tchak Sami