« La vengeance est une justice sauvage » (Francis Bacon)
Demain, sauf surprise de dernière heure, la Cour de justice de la CEDEAO rendra son verdict sur la saisine de l’ANC par rapport à la requête en omission de statuer. Déjà la semaine dernière, nous faisions allusion aux manœuvres entreprises par le pouvoir de Faure Gnassingbé au niveau de cette Cour qui par hasard, au moment où l’affaire d’exclusion des députés ANC est sur le tapis, est dirigée par une Togolaise, Awa Nana.
Si cette dame est peu connue au niveau des 14 autres pays de la CEDEAO, ce n’est pas le cas au Togo où elle avait eu à jouer en 1998 un rôle négatif majeur dans le prolongement des sempiternels hold-up électoraux. Elle avait été complice du régime Eyadèma et avait joué sa partition lorsque, ne pouvant proclamer le vrai résultat qui donnait vainqueur l’Opposition, elle simula des menaces, l’air faussement affligé pour donner sa démission. Le complot étant bien ficelé, c’était un officier supérieur des Forces armées de l’époque, ministre de l’intérieur qui prit sa relève. Pour mémoire, le total des points attribués aux candidats à cette présidentielle dépassait les 100%. Il fallait ensuite procéder à des jonglages. Ça, c’est pour la petite histoire.
Bref, ce n’est pas une juge crédible, Mme Awa Nana. Qu’on s’en rassure. Paroles de citoyen togolais qui sait de quoi il parle. Alors, est-ce vrai que, conformément aux manigances qui seraient très avancées au niveau de la Cour de la CEDEAO, suite à des manœuvres de Lomé, celle-ci va se dédire demain sans avoir le courage ni l’honnêteté de dire le droit en confirmant de manière assez explicite, cette fois-ci, l’obligation pour les 9 députés ANC de retourner à l’Assemblée nationale, la Cour ayant clairement souligné dans son verdict du 7 octobre dernier qu’ils n’avaient jamais démissionné de l’Assemblée ? On attend de voir.
Si jamais cela arrivait, il faut dire que la Haute Cour de justice de l’organisation basée à Abuja n’a aucune crédibilité elle-même et n’est là que pour servir de décor. Il suffirait donc qu’un pays ait l’un de ses juges à la présidence de ladite Cour et qu’un parti politique ou un groupe d’intérêt ressortissant de ce pays la saisisse, pour que les autorités en place fassent des démarches vers l’institution, pour ne pas donner raison au requérant. Et le tour est joué. Peut-on dire que les députés n’ont jamais démissionné, puis accepter qu’ils ne retournent pas à l’Assemblée ? Si nos soupçons se confirment et si la Cour cédait face aux manœuvres de coulisse de Faure Gnassingbé et les siens, c’est la preuve aussi que les autorités et la justice togolaise qui a mauvaise presse exportent à présent le gangstérisme d’Etat et le déni de justice vers la Haute Cour de la CEDEAO.
Alors que l’ANC et ses militants sont dans l’attente du verdict, on apprend que son ennemi juré numéro un, Gilchrist Olympio (UFC) serait en tournée auprès des chefs d’Etat africains pour les convaincre d’influer sur le verdict de du 13 mars 2012. En tout cas, cette Cour joue sa crédibilité dans cette affaire ANC contre la Cour constitutionnelle et Assemblée nationale togolaises.
Alain SIMOUBA
liberte-togo.com

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