Ainsi donc la fameuse Vision 2030 qui a subitement disparu avec le détenteur du portefeuille n’était pas une comédie de salle, mais bien un projet de bail à la tête du Togo. C’est le moins qu’on puisse dire lorsqu’on se frotte aux réelles intentions de Faure Gnassingbé qui compte garder le pouvoir jusqu’en 2030, contre vents et marées.
 
Crédit photo : Republicoftogo
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Pour atteindre ce premier objectif, le reste suivra après, il a mis en branle le machin du HCRRUN (Haut-Commissariat à la Réconciliation et au renforcement de l’Unité nationale). « En toute humilité, je voudrais que le débat soit ouvert sans tabou et sans arrière-pensée. Ce qui est dangereux, c’est d’instrumentaliser cette question ( de limitation de mandat) d’une manière ou d’une autre, mais le débat ne peut pas être fait par nous les politiques parce que quelque part, nous sommes des acteurs. L’Afrique regorge aujourd’hui d’intellectuels et d’universitaires et de sociétés civiles assez dynamiques qui peuvent mener ce débat », a déclaré Faure Gnassingbé, au micro des confrères de la Deutsche Welle lors de son dernier séjour en Allemagne.
 
Après des années de dilatoire, le principal bénéficiaire de l’APG (Accord politique global) vient de sortir de son chapeau un nouveau subterfuge, à savoir confier le débat aux intellectuels. Et pourtant, plusieurs structures de dialogue mises en place au Togo ( CVJR, CPDC, CDPC-Renové, Dialogue Togo Télécom etc ) ont esquissé des pistes pour les réformes constitutionnelles et institutionnelles. Ces propositions pertinentes sont à ce jour dans les placards de l’UNIR. Ce que Faure Gnassingbé a oublié de révéler dans son interview, c’est qu’il s’est taillé par ses experts à lui, une Constitution depuis plusieurs mois. Les bribes de cette nouvelle Constitution parvenues à notre Rédaction font état d’une remise des compteurs à zéro à partir de 2020 et la possibilité de deux mandats supplémentaires du fils d’Eyadema.
 
En 2030 alors, il verra s’il faut continuer ou passer le pouvoir à un de ses demi-frères qui bossent dans une filiale d’une multinationale française implantée à Lomé. La Constitution version « Faure », dont il veut confier la réflexion aux pseudo intellectuels est prête depuis longtemps. Le fameux HCRRUN de la récidiviste Awa Nana, celle qui avait fait semblant de prendre ses jambes au cou lors de la présidentielle de 1998 et qui revient aujourd’hui sauver une seconde fois le régime, n’est qu’un machin qui va servir à habiller le nouveau projet de l’actuel locataire du Palais de la Marina. Il servira ainsi à enterrer définitivement l’APG tout en validant le nouveau projet de Constitution.
 
Les premiers pas de cette comédie ont débuté à Lomé cette semaine par une réunion préparatoire et l’on a déjà pu se faire une idée des personnes ressources du HCRUN. « Je suis le garant de l’APG et toute les mesures qui ont été décidées seront mises en œuvre » déclarait Faure Gnassingbé lors de la réception du rapport de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Aujourd’hui il semble avoir oublié cet engagement et c’est bien triste.
 
Source : [01/07/2016] L’Alternative
 

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