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En l’espace de trois mois, le Chef de l’Etat Faure Gnassingbé a aligné une série de descentes sur le terrain. Qui pour aller à gauche ou à droite au nom de son mandat social, qui pour assister aux funérailles de la mère du Roi d’Ashanti au Ghana. Alors que les deux premières années de son mandat dit « Social » ont été moins agitées sur le plan social. Ces soudaines activités de Faure Gnassingbé revêtent, sans aucun doute, une manigance politique pour s’accrocher au pouvoir, alors que son régime est secoué par des contestations depuis le 19 août 2017.
Dans un art icle int itulé « En panne d’issue à la crise : Le mandat social ressuscité express », nous analysions que pendant les deux premières années du troisième mandat, le Chef de l’Etat n’a pas tenu sa promesse de campagne faite en 2015. Les projets sociaux sont à compter sur le bout des doigts. Pire, certaines décisions vont à l’encontre des promesses faites par le Chef de l’exécutif togolais.
Alors, l’on se demandait si le président de la République a-t-il oublié sa promesse. « Après sa réélection à la tête du pays, le Président de la République Faure a semblé oublier ses promesses de campagne. En effet, depuis le début de son troisième mandat, l’homme de 2005 a rarement effectué des descentes sur le terrain pour constater, personnellement, l’avancement des projets lancés ou encore aller à la rencontre des populations. Ces populations dont la majorité croupit sous une pauvreté galopante qui fait perdre à certains, même leur dignité. Plus grave encore, les prix des produits de première nécessité ont connu une hausse, surtout après l’augmentation du prix des carburants. Les manifestations suite à cette dernière hausse du prix des carburants auront fait un mort et plusieurs blessés à Lomé », avions nous écrit, avant de souligner que «Faure Gnassingbé s’est entretenu avec ses concitoyens, ces dernières semaines, plus qu’il ne l’a fait lors des deux dernières années ». Tel est le constat.
Mais, il faut dire qu’en ce moment où la contestation contre son régime ne faiblit pas, « le fils de la Nation » est aussi décidé à tout faire pour conserver son pouvoir. A cet effet, mêmes les « petits évènements » ont désormais une connotation présidentielle. Par exemple, inauguré la construction d’une école, la rénovation d’un marché ou porter assistance à une famille éplorée.
De toute évidence, Faure Gnassingbé est prêt à tout pour conserver son « bien le plus cher», le fauteuil présidentiel, que lui a légué son défunt père. D’abord, c’est à l’inauguration d’une petite salle de Cinéma, CanalOlympia, offerte par le groupe Bolloré que le Chef de l’Etat s’est pointé en Novembre dernier. Chez les voisins de l’Est, c’est le ministre de la Culture que le président Talon a trouvé utile d’envoyer pour la même salle, même modèle offert par le même partenaire. Normal, tellement l’ouvrage est si modeste que c’est juste la civilité qui peut expliquer le déplacement d’une autorité gouvernementale à ce président allé acheter du pain au marché de Niamtougou. La vidéo diffusée a suscité autant de délire que quand l’homme de 2005 déclarait en Janvier dernier, à Bamako devant la caméra de ce journaliste français qu’il ne voyait de rapport entre la limitation du mandat et le régime cinquantenaire qu’il préside. La semaine dernière, c’est aux funérailles de la reine mère des Ashanti au Ghana que les togolais ont découvert leur président. Une singularité de trop en ce sens qu’on se demande en quoi ces funérailles concernent les Togolais moins encore Faure effet. Quelques jours après, les togolais ont été surpris de voir leur Gnassingbé, historiquement qu’institutionnellement. Déjà, l’homme «faure» togolais a brillé par sa présence en milieu des premières dames de la sous-région lors de leur forum tenu en octobre dernier à Niamey.
« Les grands hommes appellent honte, le fait de perdre et non celui de tromper pour gagner », écrit Machiavel, dans son œuvre Le prince. Car, peu importe ici les moyens employés, c’est le succès ou la finalité qui compte. Aujourd’hui, la finalité de Faure Gnassingbé reste de conserver le pouvoir d’abord jusqu’en 2020 et voir 2025 et 2030. Et pour cela, peu importe les moyens, le «Prince» est prêt ! Mais il faut dire que les quelques projets sociaux ne sauraient effacer des années de misère qui ont plongé la majorité des de nos concitoyens dans l’abîme et le désespoir.
Cyril le PESSEWU
 
source : Fraternité
 

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