«Un politicien pense à la prochaine élection. L’homme d’Etat, à la prochaine génération » – James Freeman Clarke
Les Togolais ont vu leur président bien-aimé, Faure Gnassingbé au four et au moulin, procédant à grands renforts médiatiques à des inaugurations et des poses de premières à la pelle.
 
faure_27122014


C’est une vieille tactique des satrapies africaines qui consiste à emboucher la trompette pour engendrer des projets à tout-va, peu de temps avant la fin d’un mandat, pour regretter immédiatement qu’on n’ait pas le temps de les mener à terme. Les politiciens appellent cela les dernières « poses de premières pierres ». Régulièrement suivies d’autres…Sauf qu’ici, on est dans le cadre de la célébration du 56è anniversaire de l’accession du Togo à la souveraineté internationale.
 
En 24 heures, Faure Gnassingbé a inauguré ou lancé pas moins de six projets. Et les inaugurations continuent aujourd’hui avec l’inauguration du Radisson Blu Hôtel 2 Février et le lancement du Projet d’Aménagement Urbain du Togo. Ces projets tous azimuts lancés en grande pompe confortent certains observateurs dans le sentiment que Faure Gnassingbé ne lâchera jamais le pouvoir. En tout cas, il l’avait dit déjà à ceux qui voulaient l’entendre que son père lui a conseillé de ne jamais perdre le pouvoir, autrement il serait difficile de le retrouver. Des conseils qu’il prend comme une parole d’Evangile et qu’il tient à observer à la lettre.
 
C’est bien que Faure Gnassingbé se montre en grand bosseur en s’attelant avec énergie à sortir le pays de l’ornière gluante où il l’avait enlisé depuis dix ans en lançant et en inaugurant toutes sortes de projets. Mais ce serait encore mieux s’il tenait les promesses qu’il avait faites à son évènement au pouvoir afin d’engager le pays sur les rails de la démocratie, de l’Etat de droit et de la réconciliation nationale.
 
Depuis 10 ans, les réformes constitutionnelles et institutionnelles qui ne sont que le rappel des engagements pris par le régime de Faure Gnassingbé et les partis politiques de l’opposition lors de la signature de l’Accord Politique Global (APG) de 2006, dorment dans les tiroirs. Faure Gnassingbé rechigne à les mettre en œuvre. Toutes les initiatives prises dans ce sens ont été torpillées par le pouvoir. D’abord, le projet de réforme constitutionnelle déposé par le gouvernement et qui a été rejeté à la surprise générale par les députés de la majorité. La proposition initiée par l’opposition notamment le CAR et l’ADDI avait été sabordée par les députés RPT/UNIR.
 
De plus, près de cinq (05) ans après, les recommandations de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) initiée par Faure Gnassingbé sont devenues lettre morte. Même son propre parti qu’il a fondé il y a quatre (04) ans, n’a toujours pas organisé son congrès statutaire et fonctionne toujours avec un bureau provisoire. Le 26 avril 2012, à la veille de la célébration du 52è anniversaire de l’indépendance du Togo, Faure Gnassingbé avait fait le révoltant constat selon lequel une minorité a fait main basse sur les richesses du pays pendant l’écrasante majorité croupit dans une misère noire. Quatre (04) ans après, personne de ceux qui prennent des libertés avec les deniers publics n’a été inquiété.
 
Mais il a suffi d’à peine 5 heures d’horloge en 2005, pour qu’il soit passé de ministre à député, président de l’Assemblée nationale et Président de la République par intérim…
 
source : Liberté
 



LAISSER UNE RÉPONSE

Please enter your comment!
Please enter your name here