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« Plus un fils est fils, et plus il est de même nature que son père » (Jacques Bénigne Bossuet)
 
Gnassingbé père, Eyadema ne s’est pas non seulement distingué par son règne au long cours, 38 ans sans partage à la tête du Togo, mais aussi par des violations massives des droits de l’homme ainsi que ses implications supposées dans plusieurs crises politico-militaires dans la sous région et sur le continent. Le fils a beau clamer, à son avènement au pouvoir, qu’il est à tout point de vue différent de son géniteur, on retrouve malheureusement les mêmes marques de gouvernance chez les deux hommes.
 
Pendant son long règne, Gnassingbé père a toujours montré son côté grand médiateur, un homme de paix qui n’hésite pas à prendre son bâton de pèlerin pour tenter de résoudre les crises sur le continent. En effet, le Timonier national s’est activement impliqué dans la résolution des crises en Sierra Leone, au Nord de la Côte d’Ivoire, au Tchad ou encore en Angola afin de ramener la paix dans ces pays. Mais il aurait aussi un côté pyromane. Il a régulièrement reçu à maintes reprises à Lomé le chef rebelle sierra léonais, Fodé Sanko, dont le mouvement, le Front Révolutionnaire Uni (RUF) prenait plaisir à couper les bras aux enfants. Le boucher Fodé Sanko modéliste-créateur des fameuses manches courtes et manches longues, était accueilli comme un roi à chaque fois qu’il venait au Togo et était logé aux frais de la princesse dans les hôtels 5 étoiles à Lomé où des jeunes filles agrémentaient son lit.
 
On connaissait également ses liens avec les rebelles de l’Unita, le mouvement anti-communiste de Jonas Savimbi dont les enfants ont été accueillis et logés pendant des années à Lomé. Dans les deux cas, il y avait les diamants, les « fameux diamants du sang » en jeu. De même, les rebelles ivoiriens, Guillaume Soro et les siens ont également passé de bons moments à Lomé au temps de Gnassingbé père.
 
De plus, pendant les trente-huit (38) années de règne de Gnassingbé père, on a découvert beaucoup de placards trop pleins de cadavres.
 
Mais en seulement dix ans de règne, le fils a fait pire que lui en matière de violation des droits de l’homme. La manière apocalyptique dont il a fait effraction dans la vie des Togolais en 2005, en dit long. En effet, pour permettre à Faure Gnassingbé de remplacer son père au trône, sa soldatesque a dû massacrer un millier de Togolais, 500 selon la Mission d’établissement des faits de l’ONU, plus de 1000 selon la Ligue togolaise des droits de l’homme ( LTDH). Et les violations des droits de l’homme continuent de plus belle sous Faure Gnassingbé.
 
Le seul souci de Faure Gnassingbé aujourd’hui est de demeurer au pouvoir et de se ménager une présidence à vie comme son prédécesseur. Alors que la mode dans tout pays démocratique est qu’on fasse deux mandats et s’éclipse, Faure Gnassingbé, lui, est à son troisième mandat à la tête du Togo et est bien parti pour battre le record de son père. D’autant plus qu’il s’est opposé au sommet de la CEDEAO à Accra à la limitation du mandat présidentiel ainsi qu’aux réformes constitutionnelles et institutionnelles devant consacrer l’alternance politique au pouvoir.
 
Comme si ça ne suffisait pas, il est épinglé dans le putsch manqué au Burkina Faso. D’après les informations, le rapport de la commission d’enquête sur le coup d’Etat de Gilbert Diendéré vient d’être remis aux autorités burkinabés. Et les pays qui ont apporté les appuis extérieurs au putsch ne sont autres que le Togo de Faure Gnassingbé et la Côte d’Ivoire d’Alassane Ouattara, comme de nombreux observateurs le soupçonnaient. Qui dit que Faure est différent de son père ?
 
Source : [27/11/2015]Médard Amétépé, Liberté
 

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