Le bras de fer entre le gouvernement et le Syndicat des enseignants du Togo (SET) continue, et cela pourrait déboucher sur de graves conséquences pour les responsables de ce mouvement de grévistes que le professeur Dodzi Komla Kokoroko, ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat et son collègue de la Fonction publique, Gilbert Bawara, qualifient d’illégal.

« Personne n’empêche le SET de se constituer légalement en syndicat. Mais, quand vous vous laissez emballer par le SET qui dit qu’il a déposé son dossier à la mairie du Golfe 2 et que cela lui confère une existence légale, je porte alors le deuil de mon droit, puisque je suis juriste de formation, je suis professeur de droit. Quelle imposture ! Comment voudriez-vous expliquer qu’un maire qui n’a aucun recul sur les porteurs d’un syndicat puisse leur donner un quitus d’exister ? C’est une procédure purement administrative pour leur faciliter la tâche. Quand vous déposez un dossier dans une mairie conformément à l’ancien code du travail, le dossier va être transféré aux autorités compétentes de l’Etat », a déclaré le professeur Kokoroko devant des enseignants dans le nord du pays. « Comment peut-on constituer un syndicat qui pourra remettre en cause l’ordre public à travers ses actes et que l’autorité étatique ne puisse même rien dire ? C’est du charlatanisme juridique. C’est de la comédie juridique », dénonce le professeur Kokoroko. « Le gouvernement ne cèdera pas au chantage. Le gouvernement n’a pas peur de ceux et de celles qui voudraient le défier », a poursuivi le ministre en charge du secteur de l’éducation. « Il y aura des dégâts assez lourds, parce que ceux qui s’entêtent à troubler le secteur de l’éducation seront purement et simplement exclus de la fonction enseignante et mis à la disposition de la fonction publique. Voilà la décision assez claire et assez ferme qui sera appliquée dans les jours à venir », menace le professeur Kokoroko. S’adressant aux enseignants, il affirme : « Personne ne vous empêche d’exprimer vos doléances. Le gouvernement en fonction de ses moyens, répondra toujours favorablement ou défavorablement en promettant de garder le fil du dialogue.

Je voudrais que les uns et les autres sachent qu’il ne s’agit pas de menaces, mais de la réaction légitime de tout Etat. Ceux qui ne se sentent pas intéressés par la fonction enseignante, ceux et celles qui considèrent qu’ils sont mal payés n’ont qu’à quitter l’enseignement pour aller chercher mieux ailleurs. Ça aussi c’est une option. C’est une perspective assez noble. Si l’enseignement ne vous rémunère pas suffisamment, et que vous êtes des lumières dans la République, faitesvous recruter ailleurs. Vous avez le droit de recourir à la grève si nous épuisons toutes les voies de discussion. Mais, les grèves sauvageonnes auront les réponses les plus dures et les plus appropriées de la part du gouvernement », a martelé le professeur Dodzi Komla Kokoroko.

TOGOMATIN N° 1023 DU MERCREDI 30 MARS 2022

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