Des salles de classes délabrées, c’est le lot commun des établissements scolaires publics au Togo. Mais lorsque la dégradation met en péril l’intégrité physique et même la vie des jeunes écoliers, il faut tirer la sonnette d’alarme. A l’Ecole primaire publique Kodjoviakopé II, à Lomé, dans la commune du Golfe 4. Le constat est alarmant.

En effet, les dalles des salles de classes de cet établissement constitué d’étages et abritant près de huit cents (800 écoliers sont en décrépitude avancée – voir les images. Dans beaucoup d’entre elles, il est loisible de voir des pans entiers de brique en terre rouge et autres éléments de cimentage détachés de la dalle tenant lieu de plafond, laissant apercevoir des trous (sic).

Selon les témoignages, il arrive même qu’ils tombent sur des écoliers, en plein cours. Le non moins dangereux, ce sont les fissures visibles sur les dalles, laissant suinter l’eau de pluie. De fait, les dalles sont imbibées et certaines salles de classes inondées par l’eau qui stagne sur le plancher. Des traces et taches noires laissées par le suintement sont manifestes. Par endroits, ce sont des algues ou fougères que l’on voit pousser dans ces lézardes.

Le spectacle est plus effrayant, vu du haut du balcon. De grandes et longues fentes le parcourent, signe de la dégradation avancée de tout l’immeuble. C’est par ces fissures que l’eau se cherche un passage jusqu’à déboucher sur la face intérieure de la dalle, donc en haut des têtes des écoliers. Autre constat terrifiant, des bombements et cassures sur toute la surface supérieure de la dalle.

Dans ces conditions, un écroulement ou une tombée d’un grand pan de brique est vite arrivé(e) et ce serait la catastrophe. Il nous revient justement qu’une grande portion de béton longue de 10 mètres environ soutenant la dalle en haut est tombée d’une hauteur d’autant de mètres une après-midi en 2020. Par bonheur, il n’y avait pas cours. Dans le cas contraire, et si des écoliers étaient sur sa trajectoire, c’aurait été un drame.

Les bâtiments de l’école, nous revient-il, ont été réceptionnés en septembre 1985 et c’est un total de vingt quatre (24) classes qui étaient disponibles.

Mais face à la détérioration des dalles et pour éviter des risques d’écroulement sur les écoliers, les responsables de l’établissement constitué de deux groupes (A et B) et de jardins d’enfants ont dû abandonner six (06) et seules dix-huit (18) sont actuellement occupées.

Selon les informations, le problème est bien connu des autorités municipales. Il nous revient que le maire Jean-Pierre Fabre en personne est passé constater les dégâts et aurait promis engager des actions de réparation. Mais ces travaux tardent à démarrer, au grand désarroi des parents d’élèves.

« La mairie est informée, une délégation est allée les informer et le maire lui-même est venu faire les constats et nous faire la promesse de s’en occuper. Mais ça prend du temps et les choses s’aggravent. On ne sait pas là où se trouve le blocage », se désolé Etsè Adjivon, Président du CDQ (comité de développement du quartier).

« C’est une joie que vous soyez venu faire le constat vous-même. Sincèrement, on a peur (…) Nous sommes proches de la plage et quand une maison est construite, avec le temps, le fer à béton se rouille et se détériore, le béton s’éclate. Il arrive qu’une bonne partie de la dalle se détache et tombe sur les écoliers, ça nous fait peur. Nous ne voulons pas qu’un drame arrive avant de courir.  Nous sommes pour le développement du quartier. On ne va pas attendre que le pire se produise et faire le médecin après la mort. Nous interpellons donc toute bonne volonté à venir nous aider à réparer tout ça (…)

Nous vous supplions de nous aider à sauver la vie de nos enfants, ce sont des innocents, c’est à nous de prendre nos responsabilités. Que quiconque peut nous aider écoute notre cri de détresse et nous réponde», en a-t-il appelé.

Il y a péril en la demeure et il urge que les autorités communales se mobilisent pour régler ce problème et sauver la vie de ces écoliers.

L’ALTERNATIVE – N°1011 du 04 Mars 2022

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