« On ne crie jamais au loup sans qu’il soit dans le pays » (Proverbe italien)

Le Togo, notre cher pays, serait-il doublement béni ? De l’or de l’humanité, la terre de nos aïeux était annoncée comme  disposant de l’or noir sur ses côtes. Des déclarations de Koffi Panou en 1998 qui valaient de l’or. L’ancien ministre de Communation d’Eyadema avait annoncé le bonheur pour tous les Togolais parce que disait-il, avant la fin de cette année-là, notre pays devrait commencer l’exploitation de son pétrole situé aux larges de ses côtes. Cette sortie emphatique de Koffi Panou faisait suite à des études géophysiques de l’off-shore togolais réalisé en 1997 par le groupe norvégien, Petroleum Geo Service (PGS) confirmant la présence d’hydrocarbures sur nos côtes.

En mai 2001, le Togo signe un contrat pétrolier avec la société américaine Hunt Oil Company aux fins d’explorer d’éventuelles réserves pétrolifères au large des côtes togolaises. Un an plus tard, en avril 2002, un accord de partenariat entre Togo, Hunt Oil Company et Petronas Carigali, société malaisienne basée à Kualalumpur, est conclu fixant les droits et obligations des parties à propos des opérations relatives au contrat pétrolier sur le partage de la production.

 Il faut attendre jusqu’en 2010 pour voir débarquer au Togo, le groupe italien ENI qui s’offrit deux contrats de production du pétrole off-shore togolais. Plus tard, on n’en saura rien sur l’aventure pétrolière du groupe italien au Togo. L’ancien Ministre des Mines Marc Ably-Bidamon expliquera plus tard, début 2018, que le groupe ENI avait exécuté deux forages exploratoires en haute mer (Kara1, Oti1) et qu’aucune découverte n’a été réalisée et le contrat d’exploration est arrivé à échéance.

Entre-temps, en 2014 un rapport de Energy Information Administration (EIA), une agence du gouvernement des Etats-Unis révéla que le Togo a exporté 853.000 barils de pétrole vers les États-Unis entre 1996 et 2012. Et que pendant 16 ans, le Togo avait exporté 853.000 barils vers les Etats-Unis. Un rapport qui a été abondamment relayé par les médias. L’Ambassade des Etats-Unis d’Amérique au Togo a dû monter au créneau pour apporter des précisions sur le rapport de l’EIA, estimant que les données peuvent avoir été mal interprêtées. « Les chiffres liés à l’exportation ont pu être interprétés comme la preuve que le Togo est lui-même un pays exportateur ou raffineur de pétrole. Les chiffres faisant référence à l’exportation comprennent les produits pétroliers qui transitent par Togo en provenance d’autres pays, et ne devraient pas indiquer une certaine production, raffinage ou de réserve de pétrole au Togo », avait précisé à l’époque l’ambassadeur Robert Whitehead.

Trois ans plus tard, rebelotte. Cette fois, c’est la Banque de France qui, dans son rapport annuel de la Zone franc, indiquait que le Togo produit du pétrole et de l’or et qu’il avait exporté en un an plus de 15 millions de barils de pétrole. Les données ont été reprises par le président de Veille Economique Thomas Dodji Nettey Koumou et ensuite par les médias. Le rapport a déclenché un tel branle-bas que la BCEAO Togo et la Banque de France ont dû apporter un démenti, affirmant que les données ont été attribuées par erreur au Togo.

Aujourd’hui, ce sont les médias sionistes qui en remettent une couche. La chaîne de télévision d’information internationale israélienne i24news en recevant le chef de la diplomatie togolaise Robert Dussey dans le journal, a présenté le Togo comme un pays producteur de pétrole.

Le Togo produit-il du pétrole ? Toutes ces informations et rapports démentis par la suite ne sont-ils pas la preuve qu’il y a anguille sous roche? Comme le dit l’adage, « il n’y a pas de fumée sans feu ».

Médard AMETEPE / Liberté

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