Inculpé dans l’affaire des incendies et détenu dans des conditions affligeantes et humiliantes pendant quarante jours dans les locaux de la Gendarmerie, Agbéyomé Kodjo qui bénéficie depuis peu d’une mesure de mise en liberté provisoire, ne baisse pas le ton et émet de nouvelles propositions pour une sortie de crise.
Avec les contestations du processus électoral conduit de façon unilatérale par les partis (UNIR, UFC) alliés au pouvoir ainsi que l’affaire des incendies qui se retourne contre le pouvoir de Faure Gnassingbé, tous les ingrédients se réunissent pour une crise majeure au Togo. Au niveau des diplomates occidentaux comme des responsables politiques, des initiatives et propositions se multiplient, dans le but d’éviter la réédition des massacres post électoraux de 2005.
Si les tractations menées par l’Ambassadeur des Etats –Unis d’Amérique au Togo en faveur de la tenue d’un dialogue inclusif, achoppe sur les réticences du pouvoir et les conditionnalités du Collectif « Sauvons le Togo », dont l’élargissement des cadres et militants détenus dans l’affaire des incendies, l’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, toujours prolifique en propositions, vient de s’exprimer sur une piste pouvant garantir la tenue d’élections consensuelles et apaisées au Togo.
« Il faut mettre en place un Gouvernement paritaire pour organiser les prochaines élections », a suggéré le Président de l’Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire (OBUTS), sur Radio Légende à Lomé. Selon cet ancien dignitaire de l’ancien parti unique (Rassemblement du Peuple Togolais, RPT) passé à l’opposition depuis 2002, l’actuelle Assemblée nationale « n’est plus représentative du peuple togolais ».
Le mandat de l’Assemblée nationale qui est de 5 ans, a expiré depuis octobre 2012, mais le pouvoir se fonde sur une disposition de la Constitution stipulant que « l’ancien Assemblée nationale reste en place jusqu’à l’entrée en fonction de la nouvelle », pour proroger sur un avis émis par la Cour Constitutionnelle, le mandat de l’actuelle Assemblée présidée par El Hadj Abass Bonfoh. Pour L’ancien président du Parlement qui interpelle les juges de la haute cour, il s’agit là d’une interprétation abusive de la disposition invoquée. « Cette dispositions constitutionnelle est prévue pour être appliquée en cas de force majeure empêchant l’entrée en fonction d’une Assemblée nouvellement élue, et non pour permettre à ceux qui sont au pouvoir de s’en servir à des fins partisanes », a dénoncé Agbéyomé Kodjo.
L’ancien Premier ministre donne l’exemple de la période de transition, pendant laquelle, du fait d’une disposition de l’acte N°1 de la transition enfermant le mandat des institutions dans une année, il a été mis en place un Gouvernement composé paritairement de représentants du pouvoir et de l’opposition, pour organiser le référendum qui a abouti à l’adoption du la Constitution de 1992. Agbéyomé Kodjo a également interpelé les diplomates occidentaux à œuvrer dans ce sens, pour garantir la tenue d’élections transparentes et apaisées au Togo.
Au niveau social également, la tension est très vive. La Synergie des Travailleurs du Togo (STT) qui exige la revalorisation des rémunérations des travailleurs, déclenchent demain jeudi, une grève de 48 heures.
Koaci