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Les cérémonies de purifications ne se seraient-elles pas trompées de cible par hasard ? Ou bien les dieux se seraient-ils concertés pour afficher leur désapprobation de ce qu’il est convenu d’appeler folklore ? Parce qu’à peine la période venait-elle de passer que les mouvements sociaux ont repris de plus belle, laissant croire que si les autorités ne prennent pas garde, le mécontentement actuel risque fort d’impacter les futurs rencontres internationaux que Faure Gnassingbé et son entourage immédiat tiennent à organiser, juste pour ripoliner l’image ô combien terni de ce fils d’ancien président qui s’essaie gauchement à la démocratie.
Infog : La Nouvelle
 
« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis », enseigne l’adage. Si au cours des travaux de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR), les autorités actuelles n’ont pas écouté les critiques formulées à l’encontre de cette initiative, si la plupart des recommandations qui en sont issues ont été purement et simplement rangées au placard, si la question des reformes s’est transformée en un jeu de ping-pong entre des entités qui naissent au gré des humeurs de Faure Gnassingbé, et si une cérémonie de purification a été décrétée au pas de charge, comment les dieux pourraient-ils accéder à la demande de cette minorité qui ne se retrouvent pas dans cette cérémonie ?
 
Comme une absolution tacite des «criminels de dernière génération », la semaine de purification s’est achevée le dimanche… au Togo avec le culte du conseil chrétien, qui rassemble évangélistes et pentecôtistes, en présence du chef de gouvernement, Sélom Komi Klassou –Faure Gnassingbé ayant trouvé une excuse pour ne pas y assister. C’est ainsi que pendant une semaine, sur toute l’étendue du territoire, chefs traditionnels, prêtres vaudous, imams et pasteurs des églises chrétiennes se sont succédé pour, disent-ils, prier et fait des sacrifices dits expiatoires au nom d’une certaine réconciliation pour « laver le sang versé des citoyens tués dans les évènements politiques entre 1958 et 2005 ». La démarche était prescrite par la CVJR. Mais à peine ces folklores achevés, l’impression générale actuelle est que ces cérémonies auraient plutôt courroucé le supranaturel.
 
C’est ainsi que les mois d’août et septembre demeureront gravés dans la mémoire collective de tous ceux qui, de part le monde, ont assisté, vu et entendu les remous sociaux qui ébranlent le régime du fils du Général Eyadéma, Faure Kodjo Essozimna Gnassingbé. Et rien ne dit que le bout du tunnel est pour bientôt, au vu de la détermination de l’opposition à voir aboutir ses revendications, et du régime qui ne jure que par le fils de Pya, parce que « eyadema » (les gens sont finis [Ndrl, dans le parti]).
 
Mais si, après analyse, il apparaît que des troubles surgissent juste au lendemain des « purifications », c’est qu’il y a alors problème. Ou bien la période circonscrite est trop restreinte pour que l’effet des purifications se fasse voir, puisque des soldats de « nouvelle génération » s’essaient à la répression des manifestations ; ou bien d’anciens soldats répressionistes considèrent que leurs compteurs sont remis à zéro depuis les purifications et qu’ils peuvent réprimer « hors période de purification », ce qui n’est pas impossible ; ou alors, tous ceux qui devraient être purifiés ne l’ont pas été. Dans ce dernier cas de figure, ils sont nombreux au sein d’une « minorité ».
 
« Une minorité accapare les richesses du pays » fut la phrase célèbre et imprescriptible de Faure Gnassingbé, la veille de la fête de l’indépendance du Togo un 26 avril 2012. Mais cette minorité a-t-elle aussi fait l’objet de purification, avec à sa tête le chef de l’Etat ?
 
Si Faure Gnassingbé Président de la République a eu le courage de reconnaître qu’il y a juste un groupe d’individu qui vol le denier public, pille le pays et empêche tout le peuple de profiter de son droit d’être bien nourrit au moins trois fois par jour et le développement du pays dans son ensemble alors il y a un véritable problème.
 
Qu’est ce qui empêche Faure Gnassingbé de poser l’acte après son diagnostique et reconnaissance en donnant les noms des pilleurs et les voleurs de deniers publics tout en les arrêtant. La question qui trottine est de savoir ; lui-même Président de la République il se situ où dans cette affaire de pillage du pays?
 
Dans un pays dit de droit et de démocratie, après les aveux publics du Chef de l’Etat à travers son discourt à la nation, l’Assemblée Nationale normale devrait se saisir de l’occasion pour interpeller ce dernier pour plus de précision. La justice devrait de même diligenter une enquête et ouvrir un dossier pour que les pilleurs soient démasqués et arrêter. Mais comme on est au Togo et que cette justice est corrompu jusqu’à la moelle épinière, elle ne peuve rien faire dans ce sens.
 
Une bande pille le pays dans tous les domaines : Diamant, or, marbre, phosphate, fer, manganèse, le pétrole en haute mer avec la complicité des étrangers, Port autonome, Lonato, Togocel, Togo Télécom, CEET, TdE, Caisse Nationale de Sécurité Sociale, OTR, UTB, BTCI, etc.… Que reste t-il alors au peuple pour connaître ces pilleurs et voleurs de deniers public ? C’est les journalistes et les vrais.
 
Voici les noms des voleurs et la minorité qui pille le pays dont à fait allusion le Chef de l’Etat dans son discourt à la nation le 26 avril 2012 :
 

    Ingrid Ataféiman Awadé,
    Rébecca Atayi,
    Cina Kokovi Lawson,
    Sonia Massan Lawson,
    Julie Béguédou,
    Victoire Sidémého Tomégah-Dogbé,
    Awa Nana-Daboya,
    Barry Moussa Barqué,
    Général Mohamed Atcha Titikpina,
    Adji Otèth Ayassor,
    Ninsao Gnofam,
    Colonel Ouro- Koura Agadazi,
    Gilbert Bawara,
    Charles Debbasch,
    Bruno Finel,
    Vincent Bolloré,
    Prasad Motaparti,
    Reckya Madougou,
    Constantin Amouzou,
    Alexis Aquereburu,
    Colette Aquereburu,
    Sam Petchetibadi Bikassam,
    Kodjo Adédzé,
    Atcha Dédji Affoh,
    Payadowa Boukpessi,
    Yao Patrice Kanekatoua,
    Ferdinand Tchamsi,
    Kokou Tchodié,
    Essowavana Adoyi,
    Koffi Kadanga Walla,
    Akrima Sylvère Kogoé,
    Raoul Kpatcha Bassayi,
    René Kapou,
    Edjaïde Bernard Walla,
    Kudjow-Kum Pekemsi,
    Kwasi Klutsè,
    Lieutenant-Colonel Nassam Ouro-Bang’Na,
    Colonel Didier Baoubadi Bakali,
    Colonel Alex Yotroféï Massina,
    Général Abalo Félix Kadangah,
    Toyi Abbi, et
    autres…

 
L’enfer, c’est les autres, rêve le régime actuel. Durant les cérémonies de purifications, pas une seule fois on n’a vu les cortèges se diriger vers une quelconque administration publique. Or, des crimes, il n’y en a pas que politiques. Il a aussi existé depuis le 14 avril 1967 jusqu’à ce jour des crimes économiques. La minorité a mis à genoux les finances du pays. La minorité a mis fin aux jours de certains citoyens qui refusaient de laisser passer des malversations. La minorité a donné des ordres pour que certains Togolais ne remettent plus pied sur la terre de nos aïeux. La minorité a laissé ou fait massacrer des centaines de Togolais en 2005 juste pour permettre à un seul homme de poser son cul sur le fauteuil présidentiel pour ne plus vouloir s’en séparer. Mais aussi cruel que cela pût paraître, celui au nom de qui ces crimes ont été commis n’a pas assisté au dernier culte des pentecôtistes et des évangélistes ! Qui trompe qui ?
 
Malgré ces « make-up » (maquillages), les vieux démons sont toujours dans le pré. Parce que la réconciliation, ce n’est pas un mot, c’est un ensemble d’actes qui mettent en présence les fauteurs et les victimes. Faure Gnassingbé est à la tête de la minorité et à ce titre, il est moralement le plus grand fauteur de troubles. Les Togolais ont désiré son image en train de demander sincèrement pardon au peuple, pas du bout des lèvres. Mais l’homme est reste droit dans ses cuirs de prix et silencieux comme une carpe.
 
Avec l’arrêt intempestif de la tournée du Haut commissariat pour la réconciliation et la restauration de l’unité nationale (HCRRUN), c’est toute la sournoiserie doublée de dilapidation des deniers publics, sans passer sous silence l’irrespect de ce conglomérat envers les populations des localités occultées, qui ont été étalés au grand jour. Comme s’interrogerait l’autre, « tout ça pour ça » ?
 
Parce que le temps reste le meilleur remède devant les plaies intérieures des victimes des injustices de ce régime, il ne sera pas surprenant qu’un sondage au sein de la population togolaise pour déterminer laquelle entre les périodes de 1958-2005 et 2005-2017 semble aujourd’hui plus importante à autopsier du point de vue injustices, crimes politiques et économiques, place la seconde période en tête. Surtout que sous le règne du fils, les malversations et autres abus ont souvent été dénoncés, mais sans que celui qui se dit président de tous les Togolais « n’ouvre sa bouche pour parler ». Le peuple veut repartir sur de bons pieds, pourvu que la minorité pilleuse expie ses fautes et accepte aussi d’être purifiée. Car le Togolais peut avoir le pardon facile, ce qui ne veut pas dire qu’un groupuscule doit décréter ce pardon et cette purification en son nom.
 
Nous sommes le quatrième pouvoir. Nous ferons toujours notre devoir d’informer le peuple. Le reste et la suite a donné, c’est au niveau des institutions si il y en a encore de crédibles dans le pays comme l’Assemblée Nationale, la Justice et la Cour constitutionnelle de faire les leurs. A notre rédaction, nous attendons la décision de la HAAC par rapport à nos publications véridiques qui les dérangent.
 
Le moment viendra tous ces gens qui volent et pillent le pays rendront compte à la Nation. Il faut que le cas du Sénégal, Nigéria, Tunisie, Egypte, etc.…, vous serre de leçons et de vite rectifier les tirs avant qu’il ne soit trot tard pour les fossoyeurs de denier publics.
 
Alex Koffikan
 
Source : La Nouvelle N°0024 du 15 Septembre au 15 Octobre 2017
 

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