Caricature : Donsien Donald / Liberté
Caricature : Donsien Donald / Liberté


«Vous n’avez pas le droit divin de gouverner votre peuple, la sagesse ne se repose pas seulement en une personne. Quand vous accédez au pouvoir et que vous accomplissez votre tâche, partez pour que d’autres viennent pour continuer la où vous vous êtes arrêtés » – John Dramani Mahama
 
Les frères Dupont, le Togo des Gnassingbé et le Gabon du clan Bongo sont deux pays singuliers et atypiques sur le continent, qui n’ont jamais connu d’alternance politique et où règne une seule famille sans partage depuis une cinquantaine d’années.
 
Les deux pays sont respectivement classés deuxième et troisième dictature au monde dans le rapport « Tournons la page », publié l’année dernière par une dizaine d’auteurs en France et en Afrique.
 
« 88% des Togolais et 87 % des Gabonais n’ont jamais connu qu’une seule famille au pouvoir… Pourtant ils ne vivent pas dans une monarchie ! Si de nombreux pays d’Afrique souffrent de l’absence d’alternance, ce n’est pas une question de culture, comme voudraient le faire croire les dictateurs. Ce sont des systèmes politiques organisés autour de l’accaparement du pouvoir et des richesses. Dans ce système, qui profite aux dirigeants en place et à leur clientèle, mais aussi à bien des États et des investisseurs étrangers, la population est prise en otage. Leur libération doit devenir la tâche de tous », plaident les auteurs du document.
 
Dans une Afrique en proie à des mutations démocratiques, la limitation du mandat présidentiel, gage d’une alternance démocratique au pouvoir, devient plus qu’une nécessité. Plus encore pour des calamités démocratiques comme le Togo, le Gabon…
 
L’alternance politique est une aspiration légitime du peuple comme l’a d’ailleurs indiqué le clergé dans sa lettre. « Le principe de l’alternance politique, avant d’être une valeur démocratique, est surtout une exigence de droit naturel. Précisément parce que les gouvernants sont à notre service, il est légitime de les remplacer quand nous estimons qu’ils ne remplissent plus leur mission ou qu’ils ont atteint une limite qui ne leur permet ou ne leur permettrait plus de bien remplir cette mission », ont rappelé les évêques.
 
Au Gabon, Ali Bongo semble s’inscrire dans cette dynamique. Le 28 juin 2016, devant les deux chambres du parlement, le président gabonais, acculé par ses opposants, a affirmé qu’il est désormais ouvert à une révision de la Constitution pour la limitation du mandat présidentiel. «Je suis prêt à discuter de tout, y compris des mandats politiques», a-t-il lâché. L’opposition gabonaise n’a de cesse de réclamer la révision de la Constitution, notamment la limitation du mandat de cinq ans renouvelable une seule fois et la restauration du second tour des élections.
 
Exactement comme au Togo. Sauf qu’obnubilé par les délices du pouvoir, Faure Gnassingbé, lui, n’a que faire des incessants cris et appels de son peuple. Après les 38 années de son père et ses 11 années déjà passées à la tête du Togo, le Prince ne veut s’accrocher à tout prix au trône. Il est appuyé par les thuriféraires du régime qui aussi restent accrochés aux honneurs et prébendes que sont censées procurer les positions de pouvoir au sein de l’appareil d’Etat et qu’ils n’entendent pas perdre.
 
Lors d’une récente visite au Vatican, le pape a demandé à Faure Gnassingbé d’écouter son peuple. Mais comme le jeune Prince n’écoute personne, il a balayé du revers de la main ce conseil divin.
 
Source : Médard Amétépé, Liberté
 

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