Lomé – Des milliers de manifestants sont descendus jeudi dans les rues de Lomé pour la troisième journée consécutive contre le président togolais Faure Gnassingbé, héritier d’une famille au pouvoir depuis plus de 50 ans.
 
« Nous sommes décidés à en finir avec ce régime qui a trop duré et qui ne veut pas laisser la place à d’autres personnes », a déclaré à l’AFP Kodjovi, un couturier qui a fermé son atelier depuis mardi pour pouvoir manifester. « Je sortirai chaque fois qu’il y aura marche ».
 
La mobilisation lancée par une coalition de 14 partis de l’opposition ne faiblit pas depuis fin août, avec des marches organisées presque chaque semaine qui rassemblent les foules dans la capitale, mais aussi à travers tout le Togo et notamment dans les régions du nord, longtemps réputées acquises au pouvoir.
 
Ils demandent une limitation du nombre de mandats présidentiels à deux et la démission de Faure Gnassingbé, qui a succédé à son père décédé en 2005 avec le soutien de l’armée, avant d’être réélu en 2010 et en 2015 au terme de scrutins très contestés par l’opposition.
 
Le gouvernement a promis d’organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment cette limitation des mandats présidentiels, mais la mesure n’est pas rétroactive, permettant à M. Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.
 
Après presque trois mois de crise politique, la situation « semble dans l’impasse », estime Comi Toulabor, directeur de recherche au LAM (Les Afriques dans le Monde) à Sciencespo Bordeaux, en France.
 
« Le pouvoir n’a aucunement l’air de vouloir céder à la rue, et les ouvertures qu’il prétend faire (en appelant au dialogue, ndlr) ne sont pas des ouvertures », dit-il. « Il (Faure Gnassingbé, ndlr) continue à semer la terreur et à tuer des gens en utilisant les mêmes méthodes que son père », le général Gnassingbé Eyadèma, qui a régné d’une main de fer sur le pays pendant 38 ans.
 
Seule une intervention de la communauté internationale pourrait dénouer la crise, or celle-ci « a l’air de se désintéresser complètement du problème », selon M. Toulabor: le bras de fer actuel entre pouvoir et opposition « peut durer encore longtemps » et joue en faveur du président Gnassingbé, qui espère avoir ses détracteurs « à l’usure ».
 
source : AFP
 

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