© togoactualite – Lomé, la capitale du Togo, se prépare activement pour accueillir du 11 au 15 octobre 2016 un sommet extraordinaire des chefs d’Etats Africains sur la sécurité maritime et le développement en Afrique. L’idée d’organiser ce sommet extraordinaire a été adoptée par les chefs d’Etats Africains lors du 23ème sommet de l’Union Africaine tenu à Malabo en juin 2014. Il réunira les chefs d’Etats, de gouvernement, les ministres, des experts et des organisations internationales (Union Européenne, ONU…) autour de la problématique de la coopération régionale et internationale pour la sécurité maritime et le développement de l’Afrique.
Ce sommet apparait aux yeux de l’Union Africaine comme une urgence face à la recrudescence des attaques de pirates contre les bateaux marchands et les plateformes pétrolières au large des côtes africaines. L’absence d’une charte africaine sur la sécurité maritime fait également de ce sommet une nécessité pour les Etats africains. Le sommet de Lomé ambitionne donc de doter l’Afrique d’une telle charte pour la soustraire du diktat des européens et des américains. En effet, jusqu’alors, ces derniers élaboraient les stratégies de sécurisation des mers et océans africains en lieu et place des acteurs africains. En outre, ils quadrillent les côtes africaines grâce à Frontex en mer méditerranée, au déploiement naval Corymbe dans le Golfe de guinée et à l’opération Atalante dans le Golfe d’Aden.
Le projet d’ordre du jour de ce sommet suscite toutefois une appréhension quant au peu de place qu’occupera la question des migrations au cours de cet évènement. De nombreux migrants africains continuent de mourir sur les mers et les océans autour de l’Afrique au grand dam des peuples africains. L’accent mis sur les thématiques de piraterie maritime, de pêche, sur l’environnement marin et le développement de l’Afrique semble faire croire que la charte annoncée aurait plutôt tendance à protéger les intérêts privés des armateurs et des multinationales pétrolières au large des côtes africaines. En cette période marquée par la recrudescence des drames en mer Méditerranée, devenue un cimetière pour des milliers d’africains, et face au silence qui entoure les mort dans le Golfe de Guinée, au large du Gabon, des îles Canaries, de la Réunion et dans le Golfe d’Aden; une plus grande prise en compte par ce sommet du cas des migrants parait primordiale.
Face au silence remarqué des politiques africains sur le drame en Méditerranée, on ne peut espérer que cette thématique prenne toute sa place si les peuples africains ne se mobilisent pour faire entendre leur voix. La société civile togolaise a permis d’ores et déjà d’ouvrir des brèches à ce sujet. Mais de là à laisser une bonne place dans la futur charte de l’Union Africaine sur le secours et la protection des migrants sur les mers et les océans en Afrique, il reste le pas de la mobilisation de tout un continent.
C’est pourquoi un groupe d’organisation de la société civile togolaise invite toutes les organisations de la société civile africaine à se rejoindre à eux au Togo, le 14 octobre 2016, pour un sommet des peuples. Ce sommet des peuples permettra de faire pression sur les dirigeants africains afin que la future charte de l’Union Africaine prenne largement en compte la question du secours et de la protection des migrants sur les mers et les océans en Afrique. Le sommet des peuples sera marqué par des rencontres entre migrants, pêcheurs, acteurs associatifs et syndicaux et un plaidoyer actif au cœur de la conférence des Chefs d’Etat pour la prise en compte de la protection des migrants dans la charte de l’Union Africaine sur la sécurité maritime.
lomévi (www.togoactualite.com)