Les dix milliards F CFA passés pour pertes et profits Il est au centre depuis plusieurs mois de toutes les polémiques tant dans la presse qu’au niveau des riverains. Il est devenu le symbole de la gouvernance de rapine de Faure Gnassingbé sur fond d’impunité. Attribué en janvier 2014 à l’entreprise CECO BTP pour un montant de 37 milliards selon une procédure gré à gré, le chantier de la route Lome-Vogan-Anfoin s’est enlisé depuis deux ans poussant la presse à s’intéresser au dossier.
 
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Dix (10) milliards F CFA de retro commissions au profit des ministres de l’Economie et des Finances Adji Otèth Ayassor et son collègue des Infrastructures et des Transports Ninsao Gnofam, telle est la révélation fracassante faite par les confrères «Liberté» et «Le Rendez-Vous», une révélation qui leur coûte une plainte devant les Tribunaux de la part des deux grands commis de l’Etat. La fameuse plainte des deux ministres qui traîne d’ailleurs devant les Tribunaux n’a pas étouffé ce qu’il convient d’appeler le scandale de la route Lome-Vogan-Anfoin. L’abandon des travaux, les protestations des riverains et les révélations de la presse ont fini par convaincre de nombreux togolais de l’existence d’une magouille sans précédent autour de ce chantier. Face à la pression montante, le ministre des Infrastructures et des Transports pointé du doigt comme étant l’un des bénéficiaires de cette gigantesque retro Commissions a été interpellé à l’Assemblée nationale.
 
Son passage devant la représentation nationale a plus contribué à semer la confusion et le flou plutôt qu’à rétablir la vérité sur les faits de corruption allégués par la presse. « Des 26 milliards débloqués pour le démarrage des travaux, l’entreprise a utilisé une partie des fonds pour s’équiper », a déclaré sans aucune honte le ministre Ninsao Gnofam devant des députés hébétés avant d’ajouter que le gouvernement fera tout pour que le chantier soit bouclé avant la fin de l’année. Cette déclaration scandaleuse du ministre a rajouté à la polémique.
 
Après cette sortie scandaleuse, l’on s’attendait à une réaction de l’entreprise incriminée. Mais c’est le silence radio de la part de CECO BTP et son Directeur. Pire, le chantier est toujours à l’abandon pour le plus grand malheur des riverains. Depuis quelques jours, des informations font état de ce que l’entreprise CECO BTP est sur le point, si ce n’est déjà fait, d’être dépossédée de ce chantier au profit des entreprises COLAS et SATOM. Les formalités de l’offre de services sont en cours mais rien d’officiel ne filtre pour l’instant de ce nouveau contrat de réattribution.
 
Le retrait du chantier à CECO BTP ne met pas fin au scandale de retro commissions des dix milliards F CFA. Si on s’en tient aux déclarations du ministre Ninsao Gnofam devant les députés, CECO BTP va-t-elle rembourser les milliards qui lui ont permis de s’équiper pour un chantier dont il n’a plus la charge ? D’où viendront les fonds qui permettront aux deux entreprises d’achever les travaux ? Encore un préfinancement ou des caisses de l’Etat ?
 
Il est impérieux au nom de la lutte contre la corruption et de la transparence dans la gestion des affaires publiques que le ministre Ninsao Gnofam soit de nouveau interpellé pour plus d’éclaircissements. Le scandale des retro commissions des dix milliards F CFA ne saurait passer pour pertes et profits.
 
Source : Mensah K., L’Alternative No. 552 du 06 septembre 2016 / 27avril.com
 

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