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Se renseigner davantage sur le Covid-Organics ? C’est manifestement la posture du Togo, à en croire les déclarations du Coordonnateur national de la riposte contre la maladie à coronavirus, devant la problématique du remède miracle malgache. Des propos et une posture qui ramènent au goût du jour l’hésitation des autorités togolaises dans la lutte contre la maladie.

Initiée il y a peu, la rencontre hebdomadaire de la Coordination nationale avec les médias pour faire le point de la situation était à son second mercredi hier. Au-delà de l’état des lieux qui donne cent vingt-huit (128) cas, neuf (09) décès, quarante-deux (42) actifs et soixante-dix-sept (77) guéris, le Coordonnateur national s’est prononcé également sur un sujet de l’heure sur le continent, le Covid-Organics, la tisane traditionnelle miracle du Madagascar.

« Le Togo prévoit se renseigner sur le produit et voir la faisabilité ici d’abord. Il s’agit d’une guérison de masse. Il faut donc faire attention », a déclaré le Médecin-Colonel Mohaman Djibril. Doute cartésien, argueront certains. Mais ces propos ramènent au goût du jour l’hésitation qui a caractérisé la gestion du virus  au Togo au tout début de la maladie. Une attitude qui a sans doute affectél’efficacité maximale contre la maladie.

On se rappelle le débat sur la chloroquine. Tout comme en France, son utilisation  en soin aux patients du Covid-19 a également suscité une petite polémique au Togo. Des médecins avaient remis en cause les travaux de l’infectiologue français Didier Raoult qui était seul au monde. L’un avait particulièrement retenu l’attention, c’est le Professeur Majesté WatebaIhou. Le responsable de l’équipe de soins aux malades de coronavirus au CHR-Lomé Commune avait porté des critiques sur les travaux de son collègue français, sur les médias. D’aucuns diront que c’était de la réserve légitime du scientifique.

C’est toute une gamme de combinaisons de produits qui étaient utilisées au début pour soigner les patients, allant de la médecine européenne à celle chinoise. On n’en voudrait pour preuve que les informations données par le Syndicat national des praticiens hospitaliers du Togo (SYNPHOT) dans son journal édité sur la maladie. Mais, ironie du sort, ce remède (chloroquine ou hydroxychloroquine + azithromycine) critiqué sera finalement adopté au Togo quelques jours seulement plus tard pour soigner les malades. Bien plus, il sera quasiment le seul pour ce faire, au point d’y constituer le protocole thérapeutique.

Dieu sait que les chiffres de guérison auraient été boostés et peut-être même certains morts de début évités, au-delà du facteur manque de respirateurs, si cette hésitation sur la chloroquine n’avait pas existé et elle était adoptée très tôt.

Revenant sur le Covid-Organics, le commun des Togolais peut légitimement s’étonner des réserves de la  Coordination nationale de la riposte et de facto des autorités sanitaires du Togo. D’autant plus que ce remède est de notoriété publique. Il a même transcendé les frontières de Madagascar et est devenu africain.

Tout porte à croire que son efficacité est (presque) prouvée. Le Président malgache Andry Rajoelina s’est employé à plusieurs reprises, à prendre la décoction devant les caméras, histoire de donner l’exemple et rassurer l’opinion. L’usage du produit est devenu un sport national à Madagascar, il est distribué dans les écoles, dans les rues, partout. C’est lui qui a permis de reprendre les classes dans ce pays.

Andry Rajoelina en a livré gratuitement à plusieurs pays du continent. Au cours d’une vidéoconférence des Chefs d’Etat africains tout dernièrement sur la maladie, le Président malgache s’est à nouveau employé à démontrer l’efficacité du produit à ses pairs.

Pour le commun des Togolais, ces preuves (sic) sont suffisantes pour éliminer tout doute sur ce produit malgache. En tout cas, autant la chloroquine n’est pas efficace à 100 %, autant le Covid-Organics ne l’est peut-être pas. Mais l’intérêt de la tisane malgache et qui pousserait même à la privilégier, c’est non seulement sa qualité curative, mais aussi et surtout celle préventive. C’est ici qu’il urge que les autorités togolaises aillent vite sans hésiter.

Sur cette affaire de Covid-Organics, des questions légitimes triturent les méninges lorsqu’on fait le lien avec des allégations ayant circulé entre-temps sur ce remède malgache au Togo. En effet, certains médias ont rapporté que le pays aurait pu apposer son nom à ce remède miracle; mais la proposition et le soutien espérés par le médecin congolais Jérôme Munyangiinventeur de la tisane, n’auraient pas été acceptés.

Au demeurant, on est en face d’une tergiversation systématique et nuisible au Togo. Même sur le plan de la communication, il a fallu des critiques de la presse, évoquant souvent les bonnes pratiques ailleurs, des interpellations tous azimuts comme celles du prêtre et citoyen engagé Pierre Marie Chanel Affognon sur beaucoup de questions, avant que les autorités ne daignent sortir de leur réserve.  Des intérêts sont-ils en jeu ? La question se pose.

Tino Kossi / Liberté

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