Le président de la Céni, lors du point de presse.

Elle contribue d’une manière ou d’une autre à la démobilisation du peuple togolais qui, en refusant souvent d’aller voter, se justifiait par le fait qu’il ne croit plus à l’alternance par les urnes. La fraude, puisque c’est de cela qu’il s’agit avec un régime toujours accusé de hold-up électoral, aujourd’hui, les forces démocratiques disent trouver un moyen pour couper l’herbe sous le pied des fraudeurs. C’est la centralisation des résultats dans des pays voisins du Togo.

28 Avril 2015 : la diffusion de la proclamation des résultats de la présidentielle de cette année-là venait de commencer, en direct à la Télévision nationale (TVT) par Taffa Tabiou, président de la CENI. Soudain, devant les petits écrans, apparaît Francis PédroAmuzun, le vice-président de la même institution qui, tutoyant son président Tabiou, lui demanda à quoi il joue et d’où il sort les résultats qu’il est en train de proclamer, étant donné que la Commission électorale n’a pas encore fini le décompte. Pour éviter le syndrome ivoirien de la CEI en 2010, au temps de la crise entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, la Télévision nationale togolaise a rapidement coupé la diffusion. Mais la scène déjà enregistrée par plusieurs téléspectateurs, commença à faire le tour du monde en image. Beaucoup ont compris que la présidentielle au Togo s’est encore soldée par un holdup up électoral.

Cinq années plus tôt, au lendemain du scrutin présidentiel du 04 Mars 2010, des membres de l’UFC avec leur tête le candidat Jean-Pierre Fabre, s’étaient retirés dans leur QG installé dans les locaux de Tokoin CESAL (sis dans l’enceinte de l’Église des Saints-martyrs de Luganda à Lomé) pour procéder à la compilation des résultats reçus de leurs délégués électoraux admis dans les CELI. L’objectif était de prouver l’inexactitude des résultats proclamés par la CENI. Coup de théâtre ! Le pouvoir a envoyé des forces armées saisir tout le matériel informatique de l’UFC ainsi que les fiches de procès-verbaux dans le QG.

Tous les faits retracés en plus des allégations de bourrage d’urnes qui nourrissent l’histoire des élections truquées, faussées et ensanglantées au Togo, ont toujours apporté de l’eau au moulin à ceux qui soutiennent que le pouvoir togolais ne peut jamais gagner à la régulière une quelconque élection au

Togo, vu qu’à chaque fois, disent-ils, le régime confisque la victoire, s’incruste en usant des armes.

Ainsi, dans les réflexions pour mettre en difficultés ce « régime qui a fait de la fraude un dogme électoral », dixit quidam, AgbéyoméKodjo, candidat en lice pour le prochain scrutin présidentiel, ancien baron du régime qui sûrement, doit maîtriser les artifices utilisés par le pouvoir en place pour gagner frauduleusement propre les élections, penserait installer dans des pays voisins du Togo, un centre de compilation des résultats, histoire d’éviter ce qui est arrivé à l’UFC en 2010.

Dans une interview accordée au site d’information,

Afrika Stratégies France, il déclara : « Nous travaillons à installer notre système de décompte. Il nous permettra de rassembler tous les chiffres et les sondages sortis des urnes au soir du scrutin afin de pouvoir disposer de chiffres confortés avant minuit. Nous y travaillons avec des experts français, africains et américains. Je ne peux pas en dire plus au stade actuel ».

Aux populations togolaises, il leur demande juste de sortir massivement le jour du scrutin pour voter pour l’alternance et « on saura gérer la suite » a-t-il déclaré avant d’annoncer une tournée diplomatique dans quelques jours. « Permettez-moi de ne pas en dire davantage pour l’heure », conclut-il. Ainsi, les fraudeurs sont de plus en plus acculés. Comment pourront-ils s’y prendre désormais dans leur exercice lugubre ? Rendez-vous le 22 Février prochain pour la réponse.

En attendant, l’initiative de Mgr Kpodzro continue dans sa dynamique de ratisser large au sein de l’opposition afin de vaincre le système en place depuis 53 ans et qui ressemble à une monarchie.

Au cours d’une rencontre avec la presse ce lundi 20 Janvier 2020, Mgr Kpodzro a demandé aux 6 candidats porteurs des aspirations du peuple en détresse de se concerter rapidement pour s’aligner autour d’un candidat commun afin de donner une chance à l’alternance politique au Togo. « Nous connaissons toutes les habitudes de la maison qui gouverne le pays depuis des lustres. La fraude et la triche sont une constance et seule l’union sacrée peut éviter un tripatouillage électoral de plus, » analyse le Prélat avant de marquer qu’un seul candidat contre Faure Gnassingbé est la meilleure garantie pour l’alternance pacifique au Togo.

Xavier AGBEVE

source : La Manchette

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