Le secrétariat général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) revient à l’Afrique. Les chefs d’État et de gouvernement des pays membres de cette organisation qui ont le français en partage, ont élu ce vendredi au 17ème sommet de la Francophonie à Erevan en Arménie par acclamation la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo comme la nouvelle secrétaire générale.
Par ce vote, ils ont refusé d’accorder un second mandat à Michaëlle Jean. L’ancienne gouverneure générale du Canada, dans son dernier discours prononcé ce jeudi en séance plénière en tant que secrétaire générale de l’OIF sortante et candidate à sa propre succession, n’a pas hésité à s’attaquer au Rwanda.
 
Elle a essayé de dissuader les chefs d’Etat et de gouvernement de porter leur vote sur la candidate du Rwanda, un pays plusieurs fois accusé par divers groupes humanitaires de bafouer les droits démocratiques et la liberté de la presse.
« Sommes-nous prêts à accepter que la démocratie, les droits et les libertés soient réduits à de simples mots que l’on vide de leur sens au nom de la Realpolitik, de petits arrangements entre États, ou d’intérêts particuliers alors que cette aspiration légitime à plus de liberté, plus de justice, plus de dignité, plus d’égalité est une aspiration universelle, portée toujours plus énergiquement par les jeunes et par les femmes ? », déclarait-elle.
 
Cette mise en garde faite aux pays membres de l’OIF, les enjoignant de bien réfléchir avant de confier l’organisation à la Rwandaise, a fait mouche. Et c’est le président rwandais lui-même, Paul Kagame qui a répondu peu avant le vote, à la Canadienne.
« Il y a un consensus africain autour de Louise Mushikiwabo, et d’autres pays aussi. Voir Michaëlle Jean leur dire que c’est la mauvaise personne qui vient du mauvais pays, c’est triste. Ce n’est pas seulement le fait qu’elle ait tenu ces propos, c’est surtout la façon dont elle l’a fait. On pouvait voir qu’elle est amère et frustrée », a-t-il confié à une presse étrangère.
 
Pour information, Michaëlle Jean n’avait aucune chance de passer devant la n°2 du Rwanda, Louise Mushikiwabo. Son pays le Canada ne la soutenait pas et presque tous les pays africains ont pris le parti du Rwanda. Même la France soutient son opposante.
 
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