Zakari_Nandja


« Persécuteur et persécuté sont identiques. L’un s’abuse en ne croyant pas avoir sa part de souffrance ; l’autre s’abuse en ne croyant pas participer à la culpabilité » (Arthur Schopenhauer)


Dans la nuit du 5 février 2005 après l’annonce par Koffi Sama de sa « catastrophe nationale », un quarteron d’officiers supérieurs des Forces armées togolaises (FAT) s’était présenté à la télévision. Ils ont fait allégeance à Faure Gnassingbé, fils d’Eyadèma Gnassingbé. Croyaient-ils sincèrement, en le faisant, et dans leur for intérieur, faire du bien à la nation, la préservant du désordre eu égard à ce que le défunt président avait ‘’fabriqué’’ lui-même de son vivant comme armée pas aussi disciplinée qu’on tentait de le faire croire, ou étaient-ils mus par l’unique volonté de perpétuer le régime Gnassingbé quelle que soit la médiocrité de qui devait se prêter à cette odieuse gymnastique et retarder encore plus le développement du Togo ? En tout cas, il fut coopté pour finir le mandat de son père (?). D’après les informations, quoique le défunt Général présentait Faure à certains chefs d’Etat, et voyageait souvent avec lui, contrairement aux rumeurs, il n’avait laissé aucun testament en faisant de facto son successeur. Certaines sources parlent même de ce qu’il serait tombé en disgrâce auprès du père dans les dernières années de sa vie. Des officiers supérieurs s’étaient occupés du reste.


Parmi eux, quatre personnalités et pas des moindres de l’époque Eyadèma : le Gal Charles Zoumarou Gnofame, le Gal Séyi Mémène, feu Gal Assani Tidjani et le Gal Zakari Nandja. Qu’ils eussent pesé de leur poids de Général ou non, s’il faut regretter que Faure soit là où il est aujourd’hui avec tout le déshonneur que connaît notre patrimoine, c’est à eux principalement que doit incomber la responsabilité de ce scandale que vit le pays. Un pays dont le retard n’inquiète ni n’effraie celui qu’on désigne aujourd’hui comme chef de l’Etat et qui fait tout pour en rajouter au retard du pays. En fait de scandale, c’en est vraiment un. En réfléchissant à la marche à reculons que le Togo est en train d’enregistrer dans maints domaines depuis quelques années (judiciaire, législatif, économique, social, éducatif, sportif, politique, de la réconciliation, …) au nez et à la barbe de la Communauté internationale, il m’arrive de me demander, s’il n’aurait pas été ‘’mieux’’ qu’à la place de Faure qu’on dit le plus ‘’instruit’’ des fils d’Eyadèma, ces Généraux eussent proposé Emmanuel Gnassingbé par exemple, le mécanicien. C’est mon point de vue.


Pourquoi ? Parce que j’aurais été plus tranquille et moins révolté, quoique là encore, la couleuvre serait difficile à avaler (on s’amuse trop avec notre nation !) de voir un mécano, gouverner le Togo comme le fait depuis huit ans Faure Gnassingbé avec son MBA. Koffi Sama ne croyait pas si bien dire, car la vraie catastrophe nationale n’a fait que commencer depuis le simulacre d’élection d’avril 2005 au Togo, élection qui a ‘’porté’’ Faure au pouvoir en remplacement de son feu père. Ce n’est pas en soi le décès d’Eyadèma qui constitue la catastrophe de Koffi Sama. Le dernier événement en date qui confirme la marche à reculons à grandes enjambées de notre pays est le projet de loi que le gouvernement vient de faire voter par une Assemblée nationale qui ne connaît rien que le oui. Si aujourd’hui, Jean-Louis Mélenchon qualifie Faure Gnassingbé de tyran, ce n’est guère déplacé. Les nombreux faits sont là qui l’attestent : les tortures, les injustices contre Agba Bertin, Bodjona, Le Froch-Prigent, les députés ANC, etc.


Ce qu’il est important de faire remarquer, et qui crève les yeux aujourd’hui, c’est que Faure a éloigné de lui depuis des années presque tous ceux qui l’ont aidé à accéder au pouvoir ou qui sont considérés comme des proches de son feu père dont certains disent l’empêcher de bien gouverner. Pourtant la note sans méchanceté ni complaisance pour sa gouvernance ne saurait raisonnablement excéder 5 sur 20. Alors, Mon Général, je t’accuse si le Togo est aujourd’hui encore dans cet état.

Alain SIMOUBA

 
source : liberte-togo