Les élections se sont déroulées dans un climat apaisé. La phrase fétiche des missions d’observation électorale a été encore prononcée hier. Devant la presse, les observateurs de la CEDEAO et de l’Union africaine (UA) ont estimé n’avoir rien n’observé et ont formulé des appels à la paix. Ils cautionnent encore les fraudes électorales organisées par Faure Gnassingbé.

« Nous ne faisons plus confiance à la Cédéao ». Ces propos, de nombreux responsables politiques ainsi que les militants et sympathisants de l’opposition les ont tenus à maintes reprises. Visiblement, ils les tiendront encore. Et pour cause, les missions d’observation de la CEDEAO et de l’UA viennent de confirmer leur parti pris dans le processus électoral ayant conduit au scrutin du 22 février 2020.

En conférence de presse, hier à l’Hôtel 2 Février, la CEDEAO s’est approprié les résultats frauduleux proclamés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dans un document rendu public, la mission conduite par Ernest Baï Koroma, ancien président de la Sierra-Leone a « applaudi » le peuple togolais d’avoir voté dans la paix. « Cette élection présidentielle constitue une étape cruciale dans la consolidation de la paix et la promotion de la démocratie au Togo. Elle a été rendue possible par la détermination du peuple togolais et de tous les acteurs. Ainsi, la mission salue le peuple togolais et le gouvernement pour les dispositions prises pour la tenue cette élection », écrit le chef de la mission.  

Une élection dans un climat apaisé, c’est tout ce qui intéresse les observateurs. Tant qu’il n’y a pas eu de manifestation ni d’échauffourées impliquant les forces de l’ordre et les populations, l’élection s’est bien passée. Raison pour laquelle la mission d’observation a exhorté les électeurs à garder le sens élevé de responsabilité et à préserver les valeurs de tolérance et de paix. « Somme toute, le processus électoral s’est déroulé dans la paix et conformément à la loi électorale en vigueur au Togo », écrivent les observateurs de la CEDEAO.

Certes, une élection dans un contexte de violence n’est pas à prôner, mais le calme observé dans tout le pays le jour du vote cache les irrégularités qui ont été enregistrées et qui ont été dénoncées par les candidats et les électeurs. Sans surprise, la CEDEAO a fait fi des dénonciations, surtout celles du « président élu », Agbéyomé Kodjo. Pour les observateurs ouest-africains, les résultats proclamés par la CENI seraient ceux issus des urnes. « Par ailleurs, la Mission lance un appel à tous les candidats qui étaient en lice pour l’élection présidentielle à respecter les résultats issus des urnes et proclamés par les institutions et organes chargées des élections et exhorte à recourir en cas de besoin aux voies légales pour le règlement de tout contentieux électoral », déclare la mission.

Dans la même journée, sinon une trentaine de minutes après la CEDEAO, les observateurs de l’Union Africaine prennent position dans la même salle et répètent les mêmes expressions que leurs collègues ouest-africains. Pour la mission conduite par le Malgache Hery Rajaonarimampianina, tous les acteurs doivent œuvrer à la préservation de la paix et de stabilité, soulignant au passage la non-effectivité du financement public de la campagne électorale. En dehors de cet incident, tout se serait bien passé, même s’ils n’ont eu à visiter que des bureaux de vote soigneusement sélectionnés par le régime.

Et pourtant, il est de notoriété publique que les résultats proclamés par la CENI ne reflètent en rien la volonté populaire exprimée dans les urnes. En réalité, il s’agit simplement d’une occasion de faire du tourisme. C’est ça les missions d’observation électorale en Afrique.

G.A.

source : Liberté

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